Les prix du pétrole se reprenaient vendredi, poussés par les spéculations autour d’une possible baisse de la production d’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), compensant ainsi les perspectives économiques moroses pour la demande.
Vers 09H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c’est le dernier jour de cotation, prenait 1,19%, à 89,54 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, gagnait 1,18% à 82,19 dollars.
« Le pétrole a bénéficié d’un certain répit grâce au repli du dollar américain cette semaine », explique Han Tan, analyste chez Exinity, « même si les risques de récession mondiale pèsent toujours sur les perspectives des matières premières ».
Le billet vert étant la devise de référence du marché pétrolier, sa baisse profite aux investisseurs qui utilisent d’autres devises, augmentant leur pouvoir d’achat.
Mais ce sont surtout « les spéculations croissantes selon lesquelles l’OPEP+ pourrait (…) procéder à de nouvelles réductions » lors de sa rencontre la semaine prochaine, affirme John Plassard, analyste chez Mirabaud.
L’hypothèse d’une nouvelle baisse des quotas du groupe est largement partagée par les analystes. « L’OPEP+ doit démontrer avec force sa volonté de ramener les prix aux fondamentaux du marché », estime Han Tan.
L’Organisation avait déjà annoncé en septembre la réduction de son objectif de production total de 100.000 barils par jour pour octobre.
En outre, « l’escalade de la crise énergétique entre l’Union européenne et la Russie menace de perturber davantage l’approvisionnement mondial », soutenant les cours, ajoute John Plassard.
Les fuites constatées cette semaine sur les deux gazoducs Nord Stream avaient déjà ajouté aux inquiétudes concernant l’approvisionnement en hydrocarbures de l’Europe.
Une quatrième fuite a été révélée jeudi sur les gazoducs en mer Baltique, visés selon l’Otan par des actes de sabotage « délibérés et irresponsables ».
Objet de tous les soupçons après ces événements, la Russie avait contre-attaqué mercredi, pointant les États-Unis et obtenant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Washington a dénoncé en retour une nouvelle opération de « désinformation ».
Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, gagnait 5,43% à 197,90 euros le mégawattheure (MWh).
AFP