La campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain a débuté ce dimanche, marquée par la crainte de l’abstention à tel point que tous les partis y participant appellent à un « vote massif ».
Environ un millier de listes de 50 partis politiques ou réunis à titre d’indépendants vont s’atteler, durant trois semaines à convaincre les électeurs habituels et surtout les réticents à se rendre aux urnes le 4 du mois prochain pour choisir les 462 membres de l’Assemblée Populaire Nationale qui vont les représenter pour les cinq prochaines années.
Le nombre d’électeurs concernés par les législatives, à l’issue de la révision exceptionnelle des listes électorales, est de 23.251.503 électeurs, dont 45,85% sont des femmes.
Plus de 53.000 bureaux de vote, dont 390 pour la communauté nationale établie à l’étranger et 166 bureaux itinérants, ainsi que 500.000 encadreurs ont été mobilisés pour l’organisation des élections.
Plus de 300 observateurs de l’Union africaine (UA), de la Ligue des Etats arabes, de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) et de l’Union européenne (UE) suivront le déroulement des élections.
A souligner que la plupart des partis politiques ont opté pour l’intérieur du pays pour donner le coup de starter à une campagne qui s’annonce rude au vu de la conjoncture de crise financière et d’austérité teintée de défiance et d’incertitude sur l’avenir.
Si tous les partis en lice ainsi que les indépendants n’ont pas encore décliné leurs programmes, ils le réservent certainement durant la campagne pour le dévoiler. Ils devraient sans doute mettre les bouchées doubles pour convaincre les électeurs tant le jeu est serré entre les candidats dans un contexte politique et économique difficile où la hantise de l’abstention se profile en toile de fond.
Les partis participants au scrutin abordent pour l’essentiel la nécessité d’aller voter en masse pour poursuivre le programme de développement et de diversification économique.
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, avait déclaré que les législatives seront « le couronnement du processus de consolidation de la stabilité du pays et de son choix démocratique », ajoutant qu’elles « seront organisées conformément aux nouvelles dispositions constitutionnelles avec des garanties de régularité et de transparence ».
S’agissant de la couverture médiatique du rendez-vous électorale, le ministère de la Communication a adressé récemment deux chartes aux médias, leur rappelant « les règles d’éthique professionnelle ».
L`Autorité de régulation de l`audiovisuel (ARAV) a, dans ce sens, mis en place une cellule pour veiller à l`impartialité de la couverture par les chaînes de télévision publiques et privées de la campagne des législatives.
Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, a révélé, que son département avait enjoint à toutes les directions de wilaya de veiller à ce que « les mosquées observent une totale neutralité et qu’elles ne soient pas impliquées ».
Les législatives de 2017 sonnent comme un test pour Sellal qui pourrait être reconduit après les élections afin de poursuive son « modèle économique de croissance nationale », cela reste tributaire de la réussite de l’opération et de ce qu’elle va filtrer. Comme dans tout exercice de pouvoir et de jeu de coulisses, les surprises ne sont pas à négliger.
C’est également, le cas pour les partis traditionnels qui misent gros pour maintenir leurs positions sur l’échiquier politique. Cela pourrait être aussi l’occasion pour d’autres de revenir sur la scène après une éclipse et aux inconnus au bataillon d’émerger du lot.