Dans un contexte de crise économique, le gouvernement algérien a décidé de mettre l’accent sur les exportations hors hydrocarbures, afin de réduire la dépendance à l’exportation de pétrole. Cette nouvelle orientation se traduit par une politique d’aide aux entreprises exportatrices avec des mesures qui reposent sur des facilitations visant à assouplir les procédures d’exportations.
Toute entreprise désireuse d’exporter, bénéficie de facilitations bancaires, notamment lors d’une participation aux foires et exposition à l’étranger. Dans le cadre d’une participation officielle de l’Algérie, 80 % des frais engagés par l’entreprise sont remboursés. Des crédits à l’export sont également proposés par des banques. A cela s’ajoute le prolongement du délai de rapatriement du produit de la vente qui passe de 180 jours à 360 jours. Toutefois, les exportateurs doivent, selon une instruction de la Banque d’Algérie, répartir les bénéfices provenant des exportations : 50% en dinars algériens et 50% en devises.
Des facilitations portuaires qui consistent à affecter des espaces pour les marchandises. A titre d’exemples, l’Entreprise Portuaire d’Alger (EPAL) a aménagé un magasin d’une superficie de 1000 m2 pour recevoir en priorité les marchandises destinées à l’exportation, ainsi qu’un terre-plein de 1.860 m2 pour la mise à quai des marchandises.
Des facilitations fiscales qui consistent à exonérer les entreprises exportatrices de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) et de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS). Cette dernière est accordée en fonction du chiffre d’affaires réalisé en devises.
Des facilitations douanières sont également accordées. En effet, le nouveau code des douanes a institué des régimes économiques douaniers qui bénéficient aux exportateurs. Et parmi les mesures de facilitation, on peut citer le dédouanement à distance.
Une cellule d’écoute, placée sous la responsabilité du Premier Ministre, Abdelmalek Sellal, a été créée pour régler les problèmes auxquels sont confrontés les exportateurs algériens dans un délai de 48H.
Un Fonds Spécial pour la Promotion des Exportations (FSPE) a été également crée pour faciliter davantage les exportations en accordant des subventions, telles que le remboursement des frais de transport international des produits périssables à hauteur de 50%, le remboursement à 80% des frais de transport des dattes et 50 % des frais de participation, à titre individuel, à des manifestations commerciales à l’étranger.
Malgré toutes ces facilitations et subventions, les exportateurs font face à de multiples contraintes, dont la principale est liée au transport maritime.
En effet, selon ALGEX (Agence Nationale de Promotion du Commerce Extérieur), les exportateurs se plaignent des coûts du fret qui sont très élevés. A cela s’ajoute des destinations qui ne sont pas desservies par les compagnies maritimes. ALGEX considère le marché informel comme un obstacle pour les opérateurs, car certains exportateurs préfèrent acheter sur le marché informel, où les produits sont moins chers.
Pour Charmatte Rostom, responsable grands compte & export à Hamoud Boualem, « les exportations algériennes souffrent d’une infrastructure portuaire qui n’est pas adaptée, notamment au niveau du port d’Alger, où la longueur des quais n’est pas assez suffisante pour entreposer les marchandises », en poursuivant « les exportations peuvent se faire soit par une société exportatrice soit par le producteur lui-même. Et nous disposons d’une franchise de production en France qui exporte vers d’autres pays européens comme la Belgique et la Grande Bretagne ».
Rostom a précisé que « les exportateurs et les sociétés maritimes doivent signer des conventions pour faire baisser le coût du fret ».