La secrétaire d’État espagnol au Commerce, Xiana Méndez, a reconnu au Congrès « une paralysie quasi totale » des opérations commerciales avec l’Algérie, tant à l’importation qu’à l’exportation, à l’exception des produits énergétiques, a rapporté, hier mercredi, Europa Press.
« Nous assistons, de facto, à cette paralysie des flux dans les deux sens, ce que nous considérons comme pouvant constituer une rupture de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) », a-t-elle déclaré lors de sa comparution devant la commission de l’industrie, du commerce et du tourisme.
Cela intervient après l’annonce faite le 8 juin par l’Algérie de la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne, un traité qui, comme l’a souligné la secrétaire d’État au Commerce, « ne comporte aucune question commerciale », selon le même média.
De plus, Méndez a réduit ce traité, signé en 2002, à une « déclaration d’intention » sur la reconnaissance de la souveraineté nationale, l’interdiction de l’ingérence dans les affaires de politique intérieure ou la coopération dans divers domaines, mais rien de commercial, puisque c’est la l’UE qui a cette compétence, selon la même source.
Selon les données avancées par le secrétaire d’État, les exportations vers l’Algérie en 2021 ont atteint 1 880 millions d’euros, « c’était un peu plus élevé les années précédentes », et les importations 4 700 millions d’euros, correspondant à plus de 90 % des achats d’énergie.
L’Espagne a commencé, pour la toute première fois, à acheminer du gaz vers le Maroc à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME), assurant qu’il ne s’agissait pas de gaz algérien, alors que l’Algérie n’alimente plus le GME à destination de l’Espagne depuis fin octobre sur fond de crise diplomatique.