Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Qu Dongyu, a appelé à des mesures urgentes pour enrayer la crise alimentaire mondiale et transformer les systèmes agroalimentaires.
« Nous risquons sérieusement de faire face à une crise d’accès à la nourriture maintenant et à une crise de disponibilité alimentaire pour la prochaine saison », a alerté le directeur général de la FAO lors d’une conférence ministérielle du G7 tenue sous le thème « Unis pour la sécurité alimentaire ».
M. Dongyu a, ainsi, insisté sur la nécessité d’investir dans les pays les plus durement touchés par la hausse des prix alimentaires et de soutenir la production locale d’aliments nutritifs, notant que la production agricole ne bénéficie que de 8% des financements destinés aux situations d’urgence liées à la sécurité alimentaire.
Il a également appelé à « un plus grand » soutien à l’initiative multipartenaire de la classification intégrée des phases (IPC) pour améliorer l’analyse et la prise de décision en matière de sécurité alimentaire et de nutrition afin d’étendre la couverture des pays.
L’IPC fournit des informations sur l’ampleur et la gravité de l’insécurité alimentaire et de la situation de famine. En 2021, le G7 a reconnu l’IPC comme « l’étalon-or » pour l’analyse de la sécurité alimentaire, soulignant son rôle de pilier essentiel des réponses mondiales à la faim.
Les pays doivent favoriser des politiques qui optimisent la productivité, l’efficacité, la résilience et l’inclusivité des systèmes agroalimentaires, ce qui nécessitera des investissements financiers importants estimés à 8 % de la taille du marché agroalimentaire, a indiqué le directeur général de la FAO, ajoutant que les investissements devraient couvrir les infrastructures matérielles, les infrastructures de la chaîne de valeur, l’innovation, les nouvelles technologies et les infrastructures numériques inclusives.
La réduction des pertes et du gaspillage alimentaires peut, en outre, contribuer à la gestion de la crise alimentaire, a-t-il poursuivi, affirmant que « si nous essayons de réduire de 50 % les pertes et le gaspillage alimentaires, il y aura suffisamment de fruits et de légumes pour tous », a souligné le Directeur général.
« Il est crucial que tous les partenaires clés travaillent de manière cohérente pour mettre les engrais nécessaires à la disposition des agriculteurs à temps », a déclaré M. Qu, exhortant les pays à améliorer l’efficacité des engrais pour s’adapter aux systèmes agricoles locaux.
Evoquant la transparence du marché et la nécessité de stabiliser les prix, le responsable onusien a souligné qu’il est « important que le système commercial mondial reste ouvert », rappelant que la FAO s’était engagée à améliorer la transparence du marché mondial au moyen du Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS), un outil essentiel pour instaurer la confiance sur les marchés mondiaux.
Cette conférence a réuni des ministres et des représentants de pays, y compris le G7, les champions du Groupe d’intervention en cas de crise mondiale des Nations Unies, les principaux Etats donateurs et les pays les plus vulnérables et les plus touchés, ainsi que des dirigeants d’organisations internationales telles que les Nations Unies.
APS