Les prix du pétrole sont repartis en hausse mardi au cours d’une séance hautement volatile où les cours du pétrole ont été tiraillés entre prises de profits et inquiétudes pour l’inflation dans un marché toujours tendu.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a avancé de 0,88% à 120,57 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet a gagné 0,76% à 119,41 dollars.
Les cours qui ont évolué en dents de scie « se rapprochent à nouveau de leurs sommets, ce qui a suscité des prises de profits dans un marché volatile, plein d’incertitudes », a résumé Matt Smith de Kpler.
Alors qu’en milieu de séance, les cours ont fait une incursion en territoire négatif, la Banque mondiale a réduit sa prévision de croissance mondiale. « Tout repli d’activité est baissier pour la demande de pétrole », a commenté Andrew Lebow de Commodities research Group.
Dans le même temps, un rapport de Goldman Sachs a relevé la prévision du prix du baril de Brent à 135 dollars à la fin de l’année, ce qui a soutenu les cours.
Enfin, alors que le prix du gallon d’essence paraît sur la voie d’atteindre le seuil historique de 5 dollars dans les prochains jours aux États-Unis, « il y a des craintes de destruction de la demande », a ajouté Matt Smith.
« Cela va avoir un impact sur la demande d’essence, les gens vont y réfléchir à deux fois avant de faire de grands déplacements en voiture », affirmait également Andrew Lebow de Commodities Research Group. Ce niveau de prix des carburants « va commencer à être un facteur baissier », assurait l’analyste.
Mais l’offre reste tendue et l’annonce par la ville de Pékin dimanche de lever de nombreuses restrictions anti-Covid n’est pas une bonne nouvelle pour la baisse des prix. « La reprise de la demande avec la réouverture de Pékin et de Shanghai contribue à soutenir les cours », a indiqué Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (OPEP+) a décidé jeudi d’une légère augmentation des quotas de production, pour revenir plus rapidement à ses niveaux de production d’octobre 2018, avant les coupes effectuées pour faire face à la pandémie de Covid-19.
Mais cette augmentation ne devrait cependant pas faire de « différence notable » sur les cours, pour Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
« Les barils supplémentaires fournis par l’OPEP+ sont bien moins importants que la perte de pétrole brut et de produits russes », rappelle Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. « En d’autres termes, il est peu probable que l’équilibre pétrolier mondial s’améliore ».
AFP