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Le pétrole dépasse les 110 dollars avec les inquiétudes sur l’offre

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Les prix du pétrole accéléraient leur hausse vendredi, les deux références de l’or noir ayant dépassé les 110 dollars le baril, galvanisées par les craintes de possibles restrictions de l’offre, notamment avec le projet d’embargo européen sur le pétrole russe.

Vers 15H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 3,22% à 110,91 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin grimpait quant à lui de 3,66% à 110,01 dollars.

« Les prix rebondissent aujourd’hui alors que le monde est en attente face à un ralentissement économique généralisé et aux implications potentielles d’une récession sur la demande de pétrole », commente Louise Dickson, analyste pour Rystad Energy.

Deux forces opposées sont en place sur le marché pétrolier.

« Les préoccupations relatives à l’offre soutiennent le prix du baril. La guerre en Ukraine et la perspective que l’Union européenne impose une interdiction totale des importations de pétrole russe sont susceptibles de provoquer une baisse de la disponibilité dans un marché déjà tendu », explique Ricardo Evangelista, analyste pour ActivTrades.

Le projet d’embargo de l’UE sur le pétrole russe, qui a besoin d’une unanimité des 27 Etats membres pour être adopté, est toujours bloqué par la Hongrie, dépendante du pétrole et du gaz russes.

Une telle mesure provoquerait une hausse des prix du gaz de 55% en Hongrie, a assuré le chef de la diplomatie hongroise dans un entretien publié jeudi par le quotidien espagnol El País pour justifier l’opposition de Budapest.

« Un embargo de l’UE, s’il est pleinement adopté, pourrait mettre environ 3 millions de barils par jour de pétrole russe hors circuit, ce qui perturbera complètement et, à terme, modifiera les flux commerciaux mondiaux, provoquant la panique sur le marché et une volatilité extrême des prix », prévoit Louise Dickson.

Les hausses de prix sont toutefois « limitées par les craintes concernant l’impact sur la demande de l’inflation et du ralentissement de l’activité économique en Chine, en raison des confinements liés au Covid-19 » toujours en place, poursuit Ricardo Evangelista.

Le ministère de la Santé chinois a annoncé vendredi 50 nouveaux cas positifs à Pékin. Une baisse semble toutefois engagée à Shanghai (est), principale ville chinoise touchée par l’épidémie actuellement et où la totalité des 25 millions d’habitants sont confinés depuis début avril.

L’inflation qui a atteint le niveau record de 7,5% sur un an en avril en zone euro, et au plus haut depuis 40 ans aux États-Unis, menace également la demande.

« Si la perspective d’une récession devenait plus évidente, (…) cela pourrait éroder le soutien aux prix du pétrole en raison d’un affaiblissement de la demande mondiale », fait valoir Han Tan, analyste chez Exinity.

AFP

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