Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed a révélé aujourd’hui que de nombreux accords de partenariat seront signés durant le 1er Salon de l’Industrie pharmaceutique à Dakar organisé du 17 au 19 mai 2022.
« Des contrats seront signés entre plusieurs opérateurs algériens avec des opérateurs locaux ainsi que des plateformes de distribution locales », annonce Lotfi Benbahmed, lors de son passage à la radio chaine 3, avant d’affirmer que « Dakar est l’une des portes commerciales de l’Afrique. ». Selon le ministre, la volonté de l’Algérie « est non seulement d’exporter, mais surtout de créer un climat de confiance et de faire connaître notre industrie pharmaceutique. »
« Nous ne sommes pas des comptoirs coloniaux où l’on déverse des produits finis à n’importe quel prix. Dans la nouvelle Algérie, en application du programme du président de la République, nous avons expliqué à l’ensemble des multinationales présentes dans l’industrie pharmaceutique nationale que nous avions constaté des phénomènes que nous dénonçons », regrette-t-il, tout en citant les phénomènes en question : « la surfacturation des matières premières, le non- respect de certains engagements, des prix plus élevés que chez les opérateurs voisins et surtout, les pratiques de certains laboratoires étrangers qui, en 20 ans de présence, n’ont pas respecté leurs engagements de production nationale. »
Sans citer son nom, le ministre évoque le cas d’un laboratoire étranger qui a même tenté de créer des tensions sur un produit vital comme l’insuline. « Une forme de chantage », dit-il, avant de préciser : « nous leur avons imposé de baisser leur prix de 20%, comme c’était le cas dans de nombreux pays. Or, la facture d’importation de ce produit s’élève à quelque 400 millions de dollars, ce qui pèse lourd sur le budget de l’Etat et les caisses de la sécurité sociale. »
M Benbahmed ne manque pas de dévoiler les intentions de l’Algérie dans le domaine de l’industrie pharmaceutique : « sans rentrer dans une polémique stérile, l’Etat algérien est déterminé à défendre ses intérêts et à mettre en place une politique pharmaceutique basée sur le principe du gagnant-gagnant », appuie-t-il, en ajoutant que « nous ne sommes pas des comptoirs coloniaux où l’on déverse des produits finis à n’importe quel prix en exerçant des lobbyings »
Après avoir renforcé le cadre légal par la publication de près de 60 textes, décrets exécutifs et arrêtés ministériels, mis en place l’outil de régulation et de numérisation, à savoir l’Observatoire national sur la disponibilité du médicament et la plateforme numérique qui nous permet d’avoir les stocks hebdomadaires, mais aussi d’intégrer les programmes d’importation et de production, « il était fondamental pour le ministère de l’Industrie pharmaceutique d’identifier l’ensemble des acteurs du secteur du médicament », rappelle le responsable.
Lancée en février 2021, cette opération de mise en conformité, d’assainissement et de mise à jour des agréments en application du nouveau cahier des charges pour la distribution du médicament a permis, selon le ministre, « de réduire le nombre de 890 distributeurs agréés à 286 grossistes, mais aussi d’une centaine d’importateurs de médicaments. » Il affirme, par la même occasion, que ces opérations ont ouvert la voie à l’Algérie « de passer à 25 producteurs/importateurs. »
Autres réalisations de ces démarches de régulation, révèle Lotfi Benbahmed, « la correction de défauts de traçabilité qui pénalisait le marché du médicament et permettait des trafics de médicaments détournés en psychotropes et autres phénomènes de spéculation, la divulgation de l’existence de distributeurs fantômes, à qui les producteurs facturaient des quantités de médicaments détournés en psychotropes. »
« Désormais, nous savons exactement où se trouve chaque stock de médicaments en Algérie », poursuit le responsable, qui qualifie cette étape de « fondamentale pour assurer la sécurité sanitaire ». Plus encore, l’assainissement du secteur a permis l’émergence de 31 nouvelles unités de production, portant ainsi le total de producteurs nationaux à 196 fabricants, fait remarquer le ministre, avant de préciser que « La production nationale couvre ainsi 70% du besoin en médicaments et représente près de 3 produits sur 4, en volume, pour les médicaments essentiels. »