Le vice-président du groupe de la Banque mondiale pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena), Hafez Ghanem en visite en Algérie à partir de demain devra tenir une importante réunion le lundi avec l’ensemble des représentants des ministères et d’institutions financières, à leur tête la Banque Centrale pour lui exposer « l‘état d’avancement des travaux du projet « Vision Algérie 2035 » un projet lancé, il ya plus de deux ans, auquel, la Banque Mondiale apporte son appui, avons-nous appris d’une source sûre.
Le projet d’étude prospectif « Vision Algérie 2035 » est élaboré à partir d’analyses sectorielles, qui impliquent les principaux départements. La réunion de ce lundi sera co-présidée par Hadji Babaammi, le ministre des finances et le haut responsable de l’institution de Breton Woods.
M. Ghanem sera accompagné par d’autres responsables de la BM notamment de Marie Francoise Marie-Nelly, la directrice du département Maghreb, M. Demba Ba, le représentant résident de la BM à Alger qui s’est rendu à plusieurs reprises au ministère des finances dans le cadre de sa mission ces derniers temps, ainsi que George Ghorra un haut responsable de la Société financière internationale (SFI) une organisation du Groupe de la BM, dédiée au secteur privé.
Au cours de la visite de quatre jours de la délégation de la BM, M. Ghanem aura plusieurs entretiens avec les autorités algériennes.
A souligner que le projet « Vision Algérie 2035 » est en étroite relation avec le nouveau modèle économique de croissance nationale qui devra permettre l’émergence du capitalisme national dans lequel le secteur privé sera le moteur.
Le gouvernement a élaboré ce modèle basé sur la mobilisation optimale des ressources et de l’épargne nationale. Pour combler les déficits budgétaires, les autorités tablent sur un meilleur rendement de la collecte de l’impôt et la numérisation de l’environnement financier et administratif pour juguler l’informel et la bureaucratie principaux fléaux qui mine l’économie nationale.
Cependant, l‘endettement extérieur reste comme même une option face à la fonte des réserves et l’incertitude qui caractérise le marché pétrolier auquel l’Algérie dépend toujours tant le gouvernement se trouvant dans l’incapacité de conduire avec célérité les réformes promises et de dégager une stratégie sérieuse basée sur des données fiables et réelles de la situation économique dans tous les secteurs et à fortiori, celui de l’Industrie, otage des politiques hasardeuses et à l’emporte-pièce.
A rappeler que le chef de la délégation de l’autre institution de Bretton Woods, le FMI qui séjourne en Algérie a déclaré que « l’économie algérienne a été globalement résiliente par rapport au choc pétrolier. Néanmoins, les équilibres des finances publiques et des comptes extérieurs ont subi de plein fouet ce choc » et que « la réponse doit s’appuyer sur deux piliers: le premier consiste en la consolidation des finances publiques qui permette de restaurer la soutenabilité à long terme de l’action publique et de rééquilibrer les échanges extérieurs ».
Et d’ajouter que « le deuxième devra, selon lui, porter sur un ensemble de réformes qui vont pouvoir libérer le potentiel du secteur privé et de faire en sorte que, petit à petit, ce secteur prenne le relais de la commande publique et que l’économie se diversifie et devienne de moins en moins dépendante des hydrocarbures ».