Les cours du pétrole poursuivaient leur hausse mardi, portés par la guerre en Ukraine et les sanctions internationales qui pleuvent contre la Russie, conjuguées aux sociétés qui se désengagent de leurs activités dans le pays.
Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, s’envolait de 3,52% à 101,42 dollars.
A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril grimpait de 3,04% à 98,63 dollars.
Alors que l’armée russe continue de se déployer pour tenter de prendre le contrôle de Kiev, le centre de Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine non loin de la frontière russe, est bombardé par l’armée russe, selon le gouverneur de la région.
« Le monde des affaires construit une forteresse pour isoler la Russie de la communauté internationale« , commente Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.
Les entreprises du monde entier répondent à la Russie « en gelant les transactions avec Moscou et en abandonnant des investissements financiers valant des milliards« , poursuit-elle.
Le géant britannique des hydrocarbures Shell a annoncé lundi se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec le groupe russe Gazprom en Russie, en raison de l’invasion russe en Ukraine, suivant l’exemple de son compatriote BP qui se désengage du géant russe Rosneft.
Le géant français de l’énergie TotalEnergies a quant à lui annoncé mardi qu' »il n’apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie« .
Le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré lundi que le Canada allait interdire toute importation de pétrole brut russe, « bien que celles-ci soient très limitées par rapport à l’appétit de l’Europe pour le brut et le gaz naturel russe« , poursuit l’analyste.
« Les craintes que la Russie ne riposte en utilisant ses exportations d’énergie comme une arme maintiennent les prix du pétrole et du gaz à un niveau élevé » affirme Mme Streeter.
La Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l’Union européenne.
« La question des sanctions directes sur les exportations de pétrole et de gaz de la Russie est une question de temps et non de probabilité » estime Neil Wilson, analyste pour Markets.
Vers 10H30, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, marché de référence du gaz naturel en Europe, prenait environ 10% et se négociait à 108,495 euros le mégawattheure (MWh).
AFP