Automobile, cimenteries, investissements : Abdeselem Bouchourareb brise le silence
Parlant du dossier des industries mécaniques, lors de son passage hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, le ministre de l’Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb a indiqué que le gouvernement s’opposera à tout projet qui n’est pas viable et qui ne donne pas de garantie à travers «un pacte technologique signé avec le constructeur pour réaliser un taux d’intégration minimum de 40% sur 5 ans». C’est donc une condition sine qua non pour tout constructeur automobile voulant s’installer sur le marché algérien, estime l’Expression ce matin.
«Hyundai vient de démarrer, mais nous l’observons. Si on ne voit pas qu’il y a une amélioration dans le taux d’intégration, le contrat sera rompu», a insisté le ministre ajoutant que le même principe sera appliqué pour Volkswagen. «Pour garder sa part du marché, le constructeur a intérêt à monter en cadence vers le niveau de 40% du taux d’intégration. Cela ne concerne pas uniquement l’industrie automobile», a-t-il souligné. Evoquant le projet Peugeot, le ministre de l’Industrie et des Mines a affirmé que «les discussions continuent entre les différentes parties. Dès que les positions se rejoignent, nous l’annoncerons. Mais pour l’instant, on n’est pas encore dans ce cas». Les facilités fiscales seront, selon lui, liées à l’amélioration du taux d’intégration. Par ailleurs, poursuit l’Expression, Abdessalem Bouchouareb a indiqué que l’Etat n’octroiera plus d’avantages pour les secteurs des briqueteries, des cimenteries, des transports et des minoteries. Lors de son intervention, le ministre a indiqué qu’une liste négative a été établie en décembre dernier par le gouvernement. «Dans le cadre du décret d’application de la nouvelle loi sur l’investissement, 110 segments d’activités sont inscrits sur cette liste», a-t-il indiqué.
Importation de bananes : ce que prévoit le cahier des charges
Un contingent de 90.000 tonnes, réparti en deux tranches a été autorisé par le gouvernement et devra couvrir les deux premiers trimestres en cours, écrit l’Econews qui rappelle que ce cahier des charges est ouvert depuis hier et sera clôturé le 14 du mois en cour. Le cahier de charges en question, publié sur le site du ministère du Commerce prévoit que le postulant à l’importation de la banane fraîche justifier d’une expérience dans la profession pendant les 5 dernières années, dûment attestée par les bilans fiscaux.
Le prétendant doit, selon l’Econews, en outre « disposer d’infrastructures appropriées pour le transport, le stockage et le mûrissement, appuyées par les documents attestant l’existence des infrastructures » (titres de propriété ou des contrats notariés de location des infrastructures au nom de la société, d’une durée d’au moins trois années). Comme il doit prouver qu’il avait déjà consenti des investissements dans le domaine de la production et des logistiques fruitières au nom propre de la société.
L’autre disposition contenue dans le cahier de charge fait obligation à l’opérateur d’assurer l’importation de la totalité des quotas qui lui sont attribués dans les délais impartis, sous peine de se voir infliger une pénalité et retirer la quantité non réalisée d’office.
Rappelons qu’en visitant le chantier de la Grande mosquée d’Alger, le ministre du Commerce par intérim a affirmé qu’il ne s’agissait en aucun cas d’interdire les importations, mais qu’il était inadmissible de débourser plus de 200 millions de dollars en mayonnaise et autres sauces ou encore de la ferraille inutile.
Complexe d’El Hadjar : redémarrage imminent de la production
«Les derniers réglages ayant été effectués, le redémarrage de la production sidérurgique nationale, suspendue depuis septembre 2015, sera effectif dans les tout prochains jours», a affirmé une source crédible au Soir d’Algérie de l’intérieur du complexe sidérurgique Sider El Hadjar. La même source estime que par ce redémarrage, les perspectives de faire tourner les installations récemment réhabilitées à 100% de leur capacité contribueront progressivement à une limitation des importations des produits sidérurgiques. Le redémarrage effectif de la production était prévu initialement à la fin du mois de mars courant.
D’après le Soir, cette décision était annoncée lors de la récente visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, mais les derniers réglages effectués avant, durant et après cette visite ont permis de mettre un point final aux imperfections signalées lors de la mise à l’essai du haut-fourneau n°2, indique un cadre gestionnaire du complexe sidérurgique. Cependant, fait-on savoir, l’offre ne dépassera pas 1,2 million de tonnes à la fin de l’année 2017 et ce n’est qu’à partir de 2019 qu’elle atteindra son régime de croisière avec plus de 2 millions de tonnes par an pour couvrir une bonne partie des besoins du pays en produits sidérurgiques. N’ayant pas dépassé les 300 000 tonnes en 2015, la production du complexe d’El Hadjar qui périclitait depuis déjà pas mal d’années a favorisé des importations en masse qui ont atteint près de 10 milliards de dollars-an.
Gestion des infrastructures ou des entreprises publiques par le privé: des experts en parlent
Le ministère de l’Industrie et des Mines a soumis l’avant-projet de loi sur le partenariat public-privé au secrétariat général du Premier ministère. Plusieurs ministères sont concernés par ce nouvel ancrage législatif visant à encourager le partenariat public-privé national, mais aussi avec des étrangers notamment quand il s’agit de réaliser des infrastructures publiques ou de gérer des entreprises publiques, peut-on lire sur Horizons. D’après le journal, le projet de loi définit les concepts, les modalités contractuelles, les conditions d’organisation et de constitution du montage financier. Pour les experts en économie le projet tombe à point nommé en cette période de crise, pour la concrétisation des projets structurants.
Le patronat estime déjà que l’avènement d’une loi dans ce sens dynamisera les partenariats publics-privés (PPP) et partant l’économie nationale. «Cela sera une bonne chose si cette loi apporte des améliorations», estime le président de la Confédération des Industriels et des Producteurs Algériens (Cipa), Abdelaziz Mehenni, qui rappelle qu’actuellement, le PPP «marche très mal». Il cite l’exemple du partenariat entre la Cipa et le groupe public algérien Divindus (Divers industrie) pour la création de l’unité de fabrication de la céramique (Ceramis) à Mostaganem. «C’est un mauvais exemple», insiste-t-il.
N’empêche, poursuit Horizons, pour Ali Daïboune, consultant auprès du ministère de l’Industrie et des Mines, le PPP constitue un renfort au budget de l’Etat.