La gestion des déchets ménagers et assimilés dans les communes de la wilaya d’Alger est assurée principalement par les deux (02) établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC de wilaya), en l’occurrence Net Com et Extra Net, chargés notamment, de la collecte et du transport des déchets ménagers et assimilés, du balayage de certaines voies publiques et du lavage de certains espaces publics.
Dans son dernier rapport, la cour des comptes a relevé que les investigations effectuées ont permis de constater que la prise en charge de ce service public, financé essentiellement par les contributions financières de la wilaya d’Alger, n’est pas assurée dans des conditions satisfaisantes. En effet, la qualité du service de collecte se caractérise par, l’existence de nombreux points de collecte (40%) qui ne sont pas dotés d’équipement de pré collecte (bac), la présence de 211 points de décharge non traités dont près de 6 000 points critiques en plus du séjour prolongé des déchets sur la voie publique avant leur enlèvement et de l’irrégularité du service de collecte.
Quant au balayage manuel et mécanique des voies publiques et le lavage des espaces publics, ils ne couvrent que les principales artères des communes du centre ainsi que les espaces publics limitrophes de certaines administrations et institutions publiques. Ces carences s’expliquent notamment, par l’inefficacité du mode de fonctionnement actuel de ces deux EPIC, la faiblesse de la fonction de gestion des ressources humaines et le manque de performance dans la gestion et l’exploitation du parc roulant.
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« Les investigations effectuées, portant sur la période 2016-2020, ont révélé que la prise en charge des déchets ménagers et assimilés à la wilaya d’Alger est loin de répondre aux normes internationales et à l’objectif du plan stratégique de développement d’Alger qui vise de faire de cette dernière une capitale de rang mondial », indique-t-on. En effet, les conditions d’intervention sur la voie publique se caractérisent par, une configuration accidentée des voies, une absence d’horaires de dépôt des déchets, l’absence de centres de transfert vers les décharges publiques, situées à 45 Kms du centre de la capitale et une sollicitude permanente des autorités publiques pour des opérations d’appoint (fêtes, cérémonies, manifestations publiques et visites officielles). A ces contraintes s’ajoutent d’autres facteurs qui ont grevé, outre mesure, la performance de la gestion des déchets.
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Il y a lieu de citer, notamment : l’instabilité des processus du système de gestion des déchets ; l’intervention d’une police administrative chargée de veiller au respect des prescriptions de l’autorité compétente en matière de gestion des déchets ménagers et assimilés ; des injonctions administratives quasi- quotidiennes des services de la tutelle (wilaya), ce qui ne permet pas à ces établissements d’exercer pleinement son autonomie de gestion ; des modalités de rémunération du service de gestion des déchets ménagers et assimilés loin de tout référentiel normatif ; l’obstacle d’une perception archaïque et anachronique des déchets, considérés toujours comme un lourd fardeau à supporter, alors que, de par le monde, les déchets constituent une source de création de richesse et d’emploi ; une faiblesse des capacités managériales et une déficience des systèmes de gestion mis en place.