Les avis et les déclarations sur la tenue de la 20e tripartite à partir de ce lundi 06 mars à Annaba divergent. Pour certains ce sera « la tripartite de la crise », tandis que d’autres l’ont qualifié de « tripartite sans enjeux ».
Il est question, selon les informations qui ont filtré de l’évaluation du nouveau modèle de croissance nationale, à travers les différents bilans annoncés des ministères de l’industrie et des finances. L’ensemble des organisations patronales invitées à faire leurs propositions arriveront certainement avec une feuille de route pour sortir l’économie nationale de sa dépendance à la rente pétrolière, fortement affectée par l’amenuisement des ressources financières.
Ces conglomérats de chefs d’entreprises s’accordent à dire, que « les tripartites se réunissent pour trouver un consensus, une démarche alternative pour sortir le pays de cette situation difficile, et non pas pour régler des problèmes ».
Pour les observateurs, les grands dossiers sont connus, et demeurent d’actualité. Diversification économique et réformes structurels.
Il est question de mettre en place des mécanismes à même d’atténuer les effets de la situation financière actuelle, marquée par la dévaluation continue de la monnaie nationale, engendrant un recul du pouvoir d’achat et ce en libérant la création d’entreprise de toute contrainte bureaucratique, régler définitivement le dossier de la retraite anticipée, remettre sur la table le dossier du foncier industriel, celui des réformes bancaire et fiscale. La rationalisation des dépenses à travers la réduction des subventions demeure également une problématique à régler.
Cependant, pour les partenaires socio-économiques, il est tout aussi important de prendre en considération, les avancées enregistrées ces dernières années, même si la concrétisation de la relance économique se fait attendre, il n’en demeure pas moins, que les signes d’une nouvelle vision sont patents.
Et pour cause, pour la première fois la loi de finances 2017 est basé sur un prix de référence proche de la réalité, et s’est doté d’un plan triennal. En outre tous les efforts sont concentrés sur l’incitation à l’investissement et la protection de la production nationale, à ‘image de l’émergence de clusters dans différents domaines, comme gage de promotion de la sous-traitance et de l’émergence massive de PME.
A cela s’ajoute, les grands chantiers en cours, tel que la réalisation du Grand Port du centre, avec des capacités d’accueil et d’acheminement de marchandises vers les marchés africains, incommensurables.
Le dialogue social incontournable
Pour l’expert en économie Abderrahmane Mebtoul, cette rencontre entre le gouvernement, le patronnât et la centrale syndicale, doit se pencher à travers le dialogue social. Le gouvernement doit éviter quatre écueils pour réussir cette rencontre « Il serait, en premier lieu, souhaitable de convier d’autres organisations syndicales autonomes avec lesquelles notamment les ministres du Travail, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Santé sont déjà en contacts permanents » a-t-il préconisé.
Et d’ajouter « le gouvernement doit se démarquer d’une vision culturelle largement dépassée des années 1970, tant sur le plan politique, économique qu’en matière diplomatique ».
L’expert estime qu’il faut « éviter que la Tripartite soit un lieu de redistribution de la rente (parts de marché et avantages divers supportés par le Trésor public de ceux présents via la dépense publique) en fonction d’intérêts étroits »,
Avant de conclure « on ne relance pas l’activité économique par décret ou des lois d’investissement sans objectifs stratégiques et une nette volonté politique ».