Le Nigeria a décidé de placer le gaz naturel au centre de sa stratégie énergétique. Cette stratégie passe notamment par le développement d’infrastructures de liquéfaction avec le soutien de grandes institutions financières.
La semaine dernière, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la société nigériane UTM Offshore ont signé un protocole d’accord qui prévoit la mobilisation de 5 milliards de dollars. Une somme qui servira à développer la première usine flottante de liquéfaction de gaz au Nigeria.
L’accord, qui a été signé par le patron d’UTM, Julius Rone et le président d’Afreximbank, Benedict Okey Oramah, couvrira deux phases. La première est la phase initiale de développement du projet, qui nécessitera la mobilisation de 2 milliards de dollars et la seconde absorbera le reste.
Pour rappel, UTM a prévu que l’infrastructure produise dans sa phase initiale 1,2 million de tonnes par an de GNL. Aucune spécification n’a été donnée pour ce qui est de la seconde phase.
Ce protocole d’accord ouvre néanmoins la porte à la prise de la décision finale d’investissement dans les meilleurs délais. Plusieurs étapes importantes pour la mise en œuvre de ce projet ont déjà été franchies.
L’usine sera installée en offshore sur le bloc Yoho de la licence productrice OML 104 exploitée par la joint-venture de Mobil Producing Nigeria (opérateur, 40 %) et de la société publique du pétrole (NNPC), avec 60 %. Elle devrait entrer dans sa phase opérationnelle en 2026. Ce sera alors la première usine flottante de liquéfaction de GNL en Afrique exploitée par une entreprise locale.
Si le GNL produit sera certainement exporté, l’infrastructure qui sera mise en place permettra aussi de capter et traiter le gaz associé rejeté en amont, assure UTM. Un volume de gaz qui sera vendu sur le marché et permettra non seulement de participer à la satisfaction de la demande, mais aussi de régler un problème environnemental majeur qui est celui du torchage du gaz naturel.
Il faut savoir que le Nigeria est l’un des plus gros émetteurs au monde de gaz torché, car très peu de producteurs travaillent à implémenter les solutions visant à réduire le brûlage du gaz qui a représenté une perte de 2 milliards de dollars pour le pays entre 2017 et 2020. Une loi a été votée pour dissuader les producteurs de rejeter le gaz associé dans la nature, mais les entreprises préfèrent ne pas la respecter quitte à devoir s’acquitter de l’amende.
Pour le président d’Afreximbank, l’aspect environnemental du projet est l’une des raisons qui ont suscité l’intérêt de le financer. Il a ajouté que « le projet prouvera que l’Afrique est devenue sérieuse en ce qui concerne les objectifs liés au changement climatique ».
Agence Ecofin