Tumultueuses devrait être le qualificatif le plus approprié aux deux premières années du mandat du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre 2019, dans une conjoncture des plus difficiles qu’a connu le pays.
La contestation populaire avait fait tomber l’ancien système, et l’errance politique qui avait prévalu, allait connaître un revirement de situation, spectaculaire, et la chasse aux anciens dirigeants et aux oligarques battait son plein sous l’œil vigilant de l’institution militaire.
C’est dans cette configuration, hautement délétère, qu’Abdelmadjid Tebboune, annonce son engagement autant que nouveau président de la République, les 54 engagements qui allaient constituer sa feuille de route et sa ligne de conduite. Les premières décisions, ont immédiatement affecté les entrailles de la société avec la promulgation de nouvelles lois pour améliorer la cadre de vie du citoyen, à travers une révision des grilles des salaires, qui a abouti à l’annulation de l’Irg , et le relèvement du SNMG.
Le ton était alors donné et les prémices d’une nouvelle gouvernance se profilaient timidement sous les effets de la pandémie de la Covid-19 qui faisaient des ravages, et qui avait contraint l’Etat à se consacrer à la seule importance de la sécurité sanitaire des citoyens. Une guerre sans merci qui avait plongé le pays dans une détresse sans précédent, ou les programmes et les projets présidentiels devaient céder la place à la mobilisation, la solidarité, et à l’action civile, pour permettre un retour progressif à la normale.
Beaucoup de dégâts collatéraux ont été malheureusement enregistrés, sur l’économie nationale, qui a connu les pires menaces, notamment avec la chute des prix du baril, affectés par le recul des économies du monde. A cela s’ajoute, le lourd héritage d’une longue période de gouvernance mafieuse, qui avait généré une Algérie profonde presque sans vie, et sans considération.
C’est vers cette Algérie que Abdelmadjid Tebboune s’est penché, pour, dans un premier temps, identifier les zones d’ombres, et les blessures encore ouvertes d’un passé qui n’était pas si loin. Il est clair que le premier exercice 2019/2020, avait subi tous les affres et les revers de la situation complexe dans laquelle était le pays. Entre la lutte acharnée pour la stabilisation sanitaire, qui et la lutte contre toutes les plaies ouvertes laissées par l’ancien régime, les choses étaient claires, dans la mesure, ou la maîtres de la situation pandémique était largement au dessus des attentes, alors que la gestion d’un redémarrage économique et sociale n’était pas encore au point avait nécessité , suite aux résultats affichés, une série de remaniement ministériels et des mouvements profonds dans les hautes sphères de l’administration. L’engagement du président de la République n’était pas négociable, et sur le terrain les choses allaient commencer à bouger.
Contre vents et marées, le maintien et la poursuite du processus constitutionnel sera renforcé par une première étape hautement important, dans l’accomplissement du programme politique annoncé, du fait, que l’amendement de la loi fondamentale du pays fut l’objet d’un référendum, le 1er novembre 2020, ouvrant ainsi la voie à, la réconciliation du peuple avec l’exercice électorale, depuis longtemps rompu par le diktat et le despotisme des gouvernances précédentes.
Un premier pas, qui allait définitivement acter le déclic politique, qui verra arriver les autres rendez-vous électoraux, en l’occurrence celui des législatives et des locales. Entretemps, il y’ lieu de rappeler, que la situation est plus avantageuse, et a failli se compliquer à la suite de la maladie du président et notamment des vagues successives de la pandémie.
Cela étant, rien n’a pu compromette cette voie ou le renouvellement des institutions, la lutte conte la corruption, et la prépondérance de la voie du peuple, à travers de nouveaux de mécanismes dédiés sciemment à l’émergence de la justice sociale, et l’atteinte d’un seuil de non retour des démons du passé, ont définitivement signe le début d’une nouvelle ère.
Cependant, ces actions profondes qui allaient baliser les contours d’un renouveau économique et social, n’étaient pas du gout des ennemis de la nation, qui guettaient le moindre faux pas, pour replonger l’Algérie dans les méandres de la discorde, de la manipulation, et du chaos.
C’est dans ce volet sournois, que les attaques et les agressions du voisin de l’ouest, et le mépris affiché par l’ancien colonisateur, sont venues confirmer le refus clair de reconnaître à l’Algérie sa clairvoyance la justesse de ces décisions et positions. C’est la période des grands malheurs. Le pays est frappé par une multitude d’événements fâcheux, et l’on déplore des nombreuses victimes entre les incendies, les inondations et la pandémie du Covid -19.
Mais là où le bât blesse, c’est lorsque la manipulation et l’aveuglement viennent à vouloir diviser coûte que coûte le pays, et font payer au défunt Djamel Bensmail, le prix d’une convoitise barbare. C’est à ce stade, et devant la sagesse et l’union entre les régions du pays, que les algériens ont finalement pu voir la profondeur réelle de la menace qui plane sur le pays.
S’ensuivit une période d’accalmie sur tous les plans, qui a justement permis de finaliser le parcours politique, et l’établissement de nouvelles bases, pour prétendre à une relance économique. Bien que celle-ci croule toujours sous le poids d’une résistance au changement, qui témoigne de la présence de relais et de niches de la corruption et de l’argent sale, qui font aujourd’hui beaucoup de dossiers demeurent en instance de dénouement, tel que celui des l’industrie automobile, des différentes crises de produits alimentaires, et les effets des diktats des lobbys et des magnats de la spéculation.
Il n’en demeure pas moins cependant, que les avancées et la concrétisations des engagements annoncés sont indéniables, notamment en matière de réduction de la facture des importations, 15,2 milliards de dollars au cours des 5 premiers mois de 2021, contre 18,9 milliards de dollars à la même période de 2019, de l’augmentation de celle des exportations qui est sur le point d’atteindre les 5 milliards de dollars annoncés , et le recul du déficit de la balance des paiements, qui a teint les 68%, au cours des cinq premiers mois de 2021, passant à -1,3 milliard de dollars à fin mai 2021, contre 3,9 milliards de dollars à fin mai 2020, pour ne citer que ceux là.
Nul besoin de préciser que les trois années restantes du mandat du président de la République, ont été dédié essentiellement au volet économique, et se profilent à l‘ombre de défis et d’obstacles, qui avait hautement besoin de redressement de la situation politique, autant dire que si l’Algérie se trouve sur les rails du changement, et semble avoir franchi des étapes importantes, il est clair que son essor reste tributaire de la mobilisation de toutes les forces vives.