L’Algérie et le Maroc occupent les premières places en Afrique pour ce qui de l’achat des armes. Les deux pays caracolent en tête des plus gros importateurs d’armes depuis plusieurs années. Ils représentent en fait 56% des importations d’armes sur le continent.
Selon Jeune Afrique, l’Algérie est le plus gros importateur d’armes en Afrique, même si ses achats à l’étranger ont chuté de 18% par rapport à la période 2006-2010. Des chiffres à mettre en perspective : dans les cinq ans à venir, l’Algérie, selon jeune Afrique, a prévu d’équiper lourdement sa puissante institution militaire. Parmi les livraisons attendues, l’achat de quatre frégates, 190 tanks, 42 hélicoptères 14 avions de combat, et 2 sous-marins russes.
Quant au Maroc, l’augmentation des importations d’armes est impressionnante. Elles ont bondi de 528% entre 2011 et 2015 par rapport aux cinq années précédentes. Une augmentation spectaculaire, mais qui reste en volume inférieure aux achats de son voisin algérien, rapporte Jeune Afrique.
Loin derrière, l’Ouganda, ajoute l’hebdomadaire panafricain, est le troisième importateur d’armes du continent, avec 6,2% des importations africaines entre 2011 et 2015. Au total, l’Afrique subsaharienne représente 41% des armes achetées hors du continent. Et si l’Ouganda arrive en tête dans la sous-région, le Nigeria et le Soudan suivent de près Kampala.
Globalement, cinq pays se partagent le marché mondial de l’armement. Il y a les États-Unis avec 33% parts (+ 3 points), Russie avec 23% de part (1 point), la Chine avec 6,2% de parts du marché (+ 2,4 points), la France qui détient 6%, (avec 0,9 point) et enfin l’Allemagne avec 5,6% qui commence à devenir un grand fournisseur d’armes.
Mais pour ce qui de l’Algérie et du Maroc, les deux plus gros importateurs d’Afrique, deux pays se partagent la part du lion. Les USA et la Russie. Le premier fournit le Maroc et le second, partenaire traditionnel, pourvoit l’Algérie en armes de plus en plus perfectionnées.
Depuis 2014, les dépenses du continent africain suivent la même tendance à la hausse que les années précédentes. L’Afrique reste le continent qui connait la plus forte progression des dépenses militaires mondiales, aussi bien en 2014 (5,9%) que sur la période 2005-2014 (91,2%), indique a cet effet un rapport du GRIP ( Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité).
Malgré des dépenses en constante augmentation, celles-ci ne représentent que 2,7% des dépenses mondiales. L’Afrique du Nord explique principalement cette forte augmentation, avec 7,6% de croissance entre 2013 et 2014 et 144,4% de croissance entre 2005 et 2014, explique le rapport.
Selon le Programme de données sur les conflits d’Uppsala (UCDP), les conflits armés actifs sont passés de 41 en 2014 à 50 en 2015, principalement en raison de l’expansion de l’EI (Etat Islamique) dans de nouveaux territoires de 12 pays. Sur les 50 conflits actifs, un seul a été livré entre deux États (Inde-Pakistan). Les autres sont internes et concernent les gouvernements (19), le territoire (29) ou les deux (1). Mais les niveaux de violence liée aux conflits armés restent beaucoup plus bas que pendant la Guerre froide, en partie parce que la communauté internationale a mis au point de meilleurs mécanismes pour y faire face.
L’Afrique quant à elle, a connu depuis 2011 (date présumée des événements du printemps arabe), une recrudescence de la violence et du terrorisme, notamment sur la bande du sahel, ce qui explique en partie cette course à l’armement dans un continent qui souffre encore de malnutrition.
Les marchands d’armes se frottent bien évidement les mains. Le continent tend à devenir un vrai Eldorado pour les marchands d’armes, sachant que plusieurs pays de la région Afrique sub-saharienne ne fournissent aucune donnée quant à leurs dépenses militaires. Curieusement, comme du temps de la guerre froide, les deux blocs, Est et Ouest, sont les principaux fournisseurs d’armes en Afrique.
Le montant des dépenses des pays Africains consacré à l’achat des armes n’a jamais été rendu public par aucun organisme qui ne détient pas réellement des données fiables sur toutes ces transactions. Les armes dans certains pays d’Afrique, Contrairement aux pays d’Europe, d’Amérique et à degré moindre l’Asie, sont très souvent livrés par des « mercenaires » qui sont à leurs tour à la solde d’état dit « démocratiques ».
Le souvenir de « l’Iran-Gate », est toujours vivace dans les mémoires. La vente d’armes en secret à l’Iran en 1980 par l’administration américaine alors que publiquement elle soutenait militairement et financièrement l’Irak qui était en guerre contre les Mollahs Iraniens est une autre preuve supplémentaire que l’argent n’a pas d’odeur, y compris pour ces défenseurs autoproclamés de la démocratie. Près de 2000 milliards de dollars sont en effet en jeu dans le monde. De quoi oublier jusqu’à sa propre mère.
