Malgré les nouveaux engagements climat engrangés ces dernières semaines, le monde se dirige toujours vers un réchauffement « catastrophique » de +2,7°C, s’est alarmée l’ONU lundi, décrivant des « tendances inquiétantes » à quelques jours de la COP26 sur le climat.
Les engagements nationaux actuels de 191 pays signataires de l’Accord de Paris pourraient entraîner « une hausse de la température d’environ +2,7°C d’ici la fin du siècle », très loin de l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement bien en-deçà de +2°C, si possible +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Cette prévision est identique à l’évaluation réalisée mi-septembre.
Pourtant, entre ce précédent rapport et le 12 octobre, date butoir pour que les engagements déposés auprès de l’ONU soient pris en compte, 30 pays ont formellement déposé leur « contribution déterminée au niveau national » (NDC) qui précise leur objectif de réduction de gaz à effet de serre généralement d’ici 2030.
Au total, au 12 octobre, 143 pays avaient soumis des engagements révisés. Et avec ces nouvelles promesses, les émissions de ce groupe de 143 pays seraient réduites de 9% en 2030 par rapport à 2010. Mais en prenant en compte l’ensemble des NDC – révisées ou non – des 191 pays, les émissions devraient augmenter d’environ 16% en 2030 par rapport à 2010, alors qu’il faudrait les réduire de 40% d’ici à 2030 pour rester sous 1,5°C ou de 25% pour 2°C. « Le message de cette mise à jour est clair et net: les parties doivent redoubler d’urgence leurs efforts en matière de climat si elles veulent empêcher que l’augmentation de la température mondiale ne dépasse l’objectif de l’Accord de Paris », a commenté dans un communiqué la responsable climat de l’ONU Patricia Espinosa.
Depuis le 12 octobre, une dizaine d’autres pays ont déposé des engagements, notamment l’Arabie saoudite. Mais ces nouveaux engagements ne devraient pas non plus changer la donne.
A quelques jours de l’ouverture de la cruciale COP26 à Glasgow (Ecosse), la Chine, responsable de plus d’un quart des émissions mondiales, n’a toujours pas déposé sa nouvelle NDC. L’Inde non plus. « Pour protéger le monde des effets les plus dévastateurs des changements climatiques, les pays doivent prendre des mesures plus ambitieuses en matière d’émissions, et ils doivent agir maintenant », a commenté de son côté le président britannique de la COP26 Alok Sharma, en appelant en priorité aux pays du G20. « Glasgow doit lancer une décennie d’ambition toujours plus grande. Lors de la COP26, nous devons nous rassembler, pour nous-mêmes, les générations futures et notre planète », a-t-il ajouté.
Afp