Le cours du pétrole brut de référence outre-Atlantique, le WTI, a franchi en séance vendredi les 80 dollars le baril pour la première fois depuis fin 2014 dans un marché de l’énergie ragaillardi par une demande en plein envol, une production limitée et un dollar un peu plus faible.
Le prix du baril de WTI a grimpé de 1,05 dollar ou 1,34% pour terminer à 79,35 dollars. En matinée, le cours avait atteint 80,09 dollars, du jamais vu depuis le 3 novembre 2014.
A Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 0,53% ou 44 cents pour terminer à 82,39 dollars. En séance, il a effleuré son dernier plus haut enregistré mardi à 83,47 dollars. Sur la semaine, le contrat sur le baril de brut américain WTI a grimpé de 4,77% tandis que celui de Brent a engrangé 4,06%.
Après avoir été fortement soutenu par le sommet de l’OPEP+ – le cartel de producteurs composé des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de dix alliés – qui n’ouvrira d’ici novembre que lentement les vannes, les cours du brut avaient marqué le pas en milieu de semaine suite à l’annonce d’une hausse plus importante que prévu des réserves commerciales d’or noir aux États-Unis. « Cette baisse n’a pas duré longtemps et les prix ont rapidement rebondi », constate Louise Dickson, analyste de Rystad.
Jeffrey Halley, analyste chez Oanda, « continue de penser que toute baisse des prix ne durera pas, étant donné l’appétit mondial pour l’énergie ».
La flambée des cours du gaz en Europe et en Asie profite au pétrole.
En outre, une gigantesque usine de traitement de gaz à l’est de la Russie a été arrêtée après un incendie. Ce gaz étant à destination de la Chine, « il y a des inquiétudes sur de possibles pénuries de gaz pour la Chine », qui pourrait se tourner vers le fioul renforçant encore la demande, a expliqué Robert Yawger de Mizuho.
Enfin, la petite faiblesse du dollar vendredi face à l’euro et aux principales monnaies a relancé « la corrélation inversée qui existe entre le billet vert et le cours du brut »: un dollar moins fort soutient les prix du pétrole, a rappelé le spécialiste.
Après plusieurs séances de montagnes russes, le cours du gaz européen a fait une pause: le marché de référence, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, qui a atteint mercredi un sommet à 162,12 euros le mégawattheure (MWh), a cédé du terrain terminant à 87,61 euros, en baisse de 9,29%.
Si le président russe Vladimir Poutine avait aidé à calmer mercredi les ardeurs du marché en laissant entendre que la Russie pourrait stabiliser le marché mondial, « les négociants ne considèrent pas que la crise soit résolue comme par magie », notait Craig Erlam, de Oanda.
Afp