L’Algérie enregistre annuellement des pertes financières importantes dans le cadre de la gestion non rationnelle des déchets.
Il y est fait référence à « un impact monétaire estimé à 0,32% du PIB dont 0,19 % du PIB en impacts sur la santé et 0,13 % du PIB en pertes économiques (potentiel de recyclage et de valorisation non réalisés) ».
C’est ce que vient de fournir la communication « La politique nationale de gestion des déchets ménagers et assimilés en Algérie », de Benkhennouf Zahia, Directrice de la politique environnementale urbaine à l’And, présentée dans le cadre d’une série de conférences « La valorisation des déchets, performance économique et environnementale », lors du Salon Pollutec 17, organisé par Symbiose communication, et qui s’est tenu du 13 au 16 février à la Safex (Palais des Expositions).
Les cadres de l’And qui se sont relayés ont également signalé que « la quantité journalière de déchets générée par habitant et par jour passera de 0.5 a 1 kg dans les villes moyennes, entre 1980 et en 2025, et de 0.76 à 1.5 KG, dans les grandes, durant la même période », en faisant savoir qu’ « en 2016, la production annuelle des déchets ménagers et assimilés (Dma) a été estimée à 12 millions de tonnes par an, celles des déchets inertes à 11 MT/an, des déchets dangereux à 0,4 MT/an dont 0,04 MT/an de déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés (DASRI), soit un total de 22,94 MT/an ».
« Le ratio par habitant par jour, poursuit-on, varie d’une zone rurale à une zone urbaine, 0.8 kg contre 0.9 kg. Globalement, ce sont 310 kg/an de déchets ménagers et assimilés (Dma), 95 Kg/an de recyclables, et 169 kg/an de matière organique ».
« Plus de 56 milliards de DA est le gain à escompter si on procède au recyclage de tous les produits potentiellement recyclables », a tenu à indiquer Mme Barsa, cadre à l’And, dans son intervention intitulée « Gestion des déchets : éléments d’appréciation ». En affirmant : « la règlementation y est favorable, notamment via les instruments, dont le Programme national de gestion intégrée des déchets ménagers (PROGDEM) déclinaison du programme national de l’environnement et du développement durable (PNAEDD) ».
3000 décharges sauvages sur le territoire national
Le programme en question vise une promotion d’une gestion intégrée des déchets ménagers, à travers une batterie de mesures, notamment l’élaboration de 1257 Schémas directeur communaux de gestion des déchets ménagers et assimilés (taux de couverture 81.57%), le renforcement des moyens de collecte et de transport des déchets, la fermeture et réhabilitation des décharges sauvages, la réalisation de 92 Centres d’Enfouissement Technique (CET sur les 144 inscrits, la formation des agents et cadres responsable de la gestion des déchets, et le financement de la gestion des déchets ménagers.
L’intervenante a, dans ce cadre, rapporté que « 3000 décharges sauvages sur le territoire national dont 350 au niveau des 40 grandes villes du pays, représentant une superficie totale de 150 000 hectares, ont été inventoriées ».
Indiquant que : « il y a eu 162 décharges contrôlées inscrites, dont 88 décharges contrôlées réalisées, 35 décharges contrôlées en cours de réalisation, 39 décharges contrôlées en phase d’études. La capacité installée des Centres d’enfouissement technique et des décharges contrôlées, quant à elle, est estimée à 5 millions de M3 ».
Enfin, elle a conclu que « dans le cadre de la promotion des activités de valorisation des Dma, il y a eu la réalisation de 33 déchetteries, 29 centres de tri, 247 Micro entreprises de récupération, 25 Unités de recyclage des déchets. A ces infrastructures s’ajoute l’introduction dans la nomenclature des mécanismes Ansej et Cnac de financement de projet, la possibilité de création de micro entreprises de récupération et de valorisation des déchets notamment le papier et le carton ».