Depuis cinq ans, l’UNESCO mène le projet « Transformer l’éducation en Afrique grâce aux TIC ». L’année dernière, la Covid-19 a révélé les insuffisances qui freinent encore cette ambition sur le continent. La Banque mondiale songe à donner un coup de main pour y remédier.
Pour connecter l’ensemble des institutions publiques et privées d’enseignement supérieur d’Afrique à l’Internet à haut débit d’ici 2025, il faudra 52 milliards USD. L’estimation financière provient de la Banque mondiale et de Knowledge Consulting Ltd qui ont mené une étude de faisabilité sur ce projet dont l’objectif est d’améliorer le cadre d’apprentissage sur le continent à l’aube de l’économie numérique.
Dans le rapport « World Bank and Knowledge Consulting Ltd. 2021. Feasibility Study to Connect all African Higher Education Institutions to High-Speed Internet », les deux partenaires soulignent que « les établissements d’enseignement supérieur – comprenant les universités publiques et privées, les collèges, les instituts de formation technique et les écoles professionnelles – jouent un rôle crucial dans la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, la recherche et la promotion de l’innovation, qui sous-tendent le développement social, la croissance économique et la compétitivité nationale ».
La Banque mondiale et Knowledge Consulting Ltd affirment que les 52 milliards USD estimés englobent les dépenses liées à la fourniture d’appareils aux étudiants et aux personnels (17,3 milliards USD), les dépenses liées à la mise à niveau des réseaux des campus (27,3 milliards USD). A cela s’ajoute le coût de la bande passante pour la connectivité en amont (7,3 milliards USD) et le développement/soutien des réseaux nationaux de recherche et d’éducation (NREN) et réseaux régionaux de recherche et d’éducation (RREN) (538 millions USD).
L’étude de faisabilité menée par la Banque mondiale rentre dans le cadre de l’initiative Digital Economy for Africa (DE4A) lancée sur le continent en 2020 pour préparer son entrée dans l’économie numérique. L’initiative DE4A soutient d’ailleurs la stratégie de transformation numérique de l’Union africaine pour l’Afrique (2020-2030) dont l’objectif final est de permettre à chaque individu, entreprise et gouvernement du continent d’accéder au numérique d’ici 2030.
Avec l’étude de faisabilité en poche, la Banque mondiale va élaborer une feuille de route opérationnelle qui lui permettra de mettre en œuvre le projet de connexion de toutes les institutions d’enseignement supérieur d’Afrique. En Ouganda par exemple, qui compte 52 universités et 184 centres de formation technique et professionnelle accrédités, pour un total de près de 259 000 apprenants, l’institution financière internationale estime à près de 730 millions USD le coût du projet.
Ecofin