Les préparatifs pour l’ultime rendez-vous électoral, que sont les élections locales, battent leur plein, après l’annonce officielle de la convocation du corps électoral.
Inédites à plus d’un titre, ces élections auront la particularité de mettre tous les antagonistes de la scène politique devant leurs responsabilités, et leurs engagements à contribuer à opérer le changement et sortir le pays de la prise multidimensionnel qui l’a plongé durant des décennies dans une léthargie sans précédent.
Dans un contexte des plus complexes, les élections municipales ne se présentent pas sous un aspect protocolaire, faisant uniquement suite à une série d’étapes électorales classiques comme cela est le cas en tant normal. Elles passent pour être le couronnement d’un long parcours institutionnel parsemé d’embûches et d’obstacles, engendré par une situation conflictuelle, ou les parties qui s’opposent autour de la gouvernance des affaires du pays, n’ont pas toujours eu cette clairvoyance de mettre dès le départ, l’unité et la souveraineté du pays en priorité absolue.
Les remous sombres, et les manœuvres maquillées pour orienter la protestation populaire, et l’orchestrer selon les ambitions politiques, partisanes et individuelles, n’ont pas été moins nocive que l’opportunisme de certaines tendances politiques, à se positionner en temps de tempête. Seule la prise de conscience du peuple, et son attachement à son identité, a pu faire la différence.
Les derniers événements survenus dans plusieurs régions du pays, notamment en Kabylie, ont démontré au monde entier que l’Algérie restera debout grâce à son peuple. Ce dernier s’est mobilisé pour voler au secours des victimes de la crise sanitaire, des incendies, des affres de la précarité laissée en héritage par la « Aissiba », et continue de croire à une Algérie sans exclusion, sans « hogra » et sans dictat.
Il est clair que nous ne sommes pas encore là, mais il demeure incontestable que l’Algérie revient de loin. D’une errance politique et constitutionnelle qui a considérablement fragilisé le pays, à une époque où ce dernier était livré en pâture à une bande de mercenaires, qui ne jurait que par le pouvoir de l’argent, nous arrivons à la croisée des chemins avec une multitude de grands dossiers à assainir, notamment celui de redonner confiance à une société méfiante , dont la seule évocation des élections soulève les plus affutés des réflexes de suspicion.
Cela étant, les attentes du peuple son claires, et ont été exprimées fortement. Elles connaîtront un semblant de satisfaction lorsque le renouvellement des institutions, et le franchissement des étapes électorales et constitutionnelles, impacteront le quotidien des citoyens, et affecteront leurs perspectives d’avenir.
L’heure n’est plus au discours enivrant, et aux promesses préalablement rattachées à des conjonctures connues. Certes, les dernières élections législatives ont eu le mérite de faire émerger une couche de la société au sein de la scène politique dans le fait de l’arrivée des indépendants en seconde position, mais, il demeure tout aussi vrai que les conflits et les divergences de vision et d’opinion planent toujours sur la stabilité du pays.
Toute la problématique pour les nouvelles équipes de gouvernance, réside dans l’aboutissement à un équilibre socio politique à même de poursuivre les actions menant à l’aboutissement à un équilibre dans la relation entre le peuple et l’Etat, et en même temps réussir à parachever le processus institutionnel dans des conditions qui ne seraient que les prémices d’une nouvelle ère.
Il faut le dire, celle-ci se présente au demeurant comme le plus grand défi de l’Algérie nouvelle. Autrement dit, entre les effets dévastateurs d’une résistance sibylline au changement de la part des chiens qui se sont abreuvés du sang des algériens durant des décennies, opposés aux actions gouvernementales pour renverser la vapeur et passer à des paradigmes de gestion dignes d’un Etat de droit, la distinction apparait comme ligne floue et lointaine que seul le peuple pourra rapprocher.
C’est précisément dans cet environnement encore fébrile que se présentent les élections du 27 novembre prochain, ou inévitablement le taux de participation nous renseignera sur le niveau d’adhésion des algériens au processus institutionnel.