Les prix du pétrole ont terminé la semaine en repli vendredi, pénalisés par les craintes qui pèsent sur la demande de brut avec le variant Delta, renforcées jeudi par un rapport en demi-teinte de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s’est replié de 1% ou 72 cents pour conclure à Londres à 70,59 dollars, par rapport à la clôture de la veille.
A New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre a perdu 0,94% ou 65 cents à 68,44 dollars. « Nous sommes tributaires des nouvelles sur le front du Covid-19. Pour l’instant, elles sont négatives et c’est ce qui affecte les prévisions de demande » d’or noir, a indiqué James Williams de WTRG Economics. « Pour l’instant on ne sait pas vraiment quel impact cela va avoir sur les transports, si les gens vont revenir au travail en personne ou non« , soulignait l’analyste qui assure que si les nouvelles s’améliorent sur la pandémie et les vaccinations, le cours du baril de pétrole coté à New York va rebondir au-dessus des 70 dollars« .
Jeudi l’AIE a revu à la baisse ses prévisions de la demande pétrolière mondiale pour cette année en raison de la progression de la pandémie. « Les dernières données de l’AIE » publiées jeudi « n’ont guère contribué à améliorer le sentiment du marché« , ont noté Warren Patterson et Wenyu Yao, analystes chez ING.
« La croissance de la demande a abruptement changé de trajectoire en juillet et la perspective pour le reste de 2021 a été revue à la baisse en raison de l’aggravation de la progression de la pandémie et de la révision de données historiques« , explique l’AIE.
Certaines zones de consommation sont en ce moment durement touchées par la propagation du variant Delta, notamment en Asie.
Ainsi, le pic de la crise sanitaire n’est toujours pas en vue au Japon où près de 18.900 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés jeudi dans le pays, un record.
Les perspectives de la demande de pétrole sont « mitigées« , ont renchéri les analystes d’UBS mais la banque suisse considère toujours « que le marché pétrolier restera déficitaire cette année, la croissance de la demande étant supérieure à celle de l’offre« .
La production des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés via l’accord OPEP+ reste contenue, repartant doucement, trop d’ailleurs pour les États-Unis qui ont appelé mercredi le cartel à davantage d’action pour que les prix de l’énergie restent « abordables et fiables« .
Pour James Williams, l’appel du pied de la Maison Blanche « ne va pas faire de différence ni faire changer la politique de l’OPEP+ à ce stade« .
Dans un rapport distinct publié jeudi, l’OPEP a pour sa part confirmé ses prévisions pour la demande en 2021 et 2022.
Afp