Les prix du pétrole chutaient à leur plus bas en un mois et demi lundi, plombés par la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) d’augmenter leur production alors que la remontée des cas de Covid-19 menace de lester la demande mondiale.
Vers 14H30 GMT, la référence européenne, le Brent pour livraison en septembre, perdait 5,39% à 69,67 dollars à Londres, tandis que le WTI américain pour livraison en août plongeait de 5,93% à 67,56 dollars à New York.
Quelques instants plus tôt, les deux références avaient touché leur plus bas depuis début juin, à respectivement 69,46 dollars et 67,40 dollars. « Les inquiétudes grandissent » alors que « les perspectives de demande de brut se basaient sur un été normal« , sans contraintes empêchant les déplacements, commente Edward Moya, analyste chez Oanda.
Or, la tendance est à la remontée du nombre de cas de Covid-19 en raison de la propagation de plusieurs variants, tout particulièrement en Europe.
Par ailleurs, l’OPEP+, dont les négociations patinaient depuis que la réunion de début juillet avait été annulée, a finalement trouvé un accord pour augmenter sa production. « Après deux semaines passées à se regarder en chiens de faïence, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis se sont finalement accordés« , commente Tamas Varga, analyste chez PVM.
Le marché voyait avec inquiétude les producteurs de l’OPEP+ refuser d’ouvrir les vannes, Abou Dhabi demandant une augmentation encore plus importante de sa production.
Au lendemain de ce rendez-vous manqué, les prix avaient grimpé jusqu’à atteindre un plus haut depuis 2014 pour le WTI à 76,98 dollars.
Depuis, la référence américaine cède plus de 12% et le Brent plus de 10%.
L’accord conclu dimanche prévoit que les 23 membres du groupe OPEP+ augmentent leur production de 400.000 barils par jour (bpj) chaque mois à partir d’août.
Les quotas des Emirats arabes unis, mais également de plusieurs autres pays (Irak, Koweït, Arabie saoudite et Russie) ont aussi été ajustés à la hausse. Mais cette révision, qui prendra effet en mai 2022, « aura un effet minimal sur le marché » car elle ne représente que 32.000 barils par jour, estime Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.
La Russie et l’Arabie saoudite, de loin les plus gros producteurs de l’alliance, garderont une forte influence sur le marché puisque l’OPEP+ se réunira tous les mois pour ajuster ses quotas.
Afp