Les prix du pétrole ont continué d’aller de l’avant mardi en l’absence d’accord au sein de l’OPEP+ et après la publication d’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montrant la forte reprise de la demande d’or noir le mois dernier.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé en hausse de 1,77% ou 1,33 dollar par rapport à la clôture de la veille à 76,49 dollars, à Londres.
A New York, le baril de WTI pour août a gagné 1,55% ou 1,15 dollar à 75,25 dollars.
Les pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix alliés via l’accord OPEP+ n’ont pas réussi lundi dernier, après déjà plusieurs reports successifs, à s’entendre sur leurs niveaux de production à compter du mois d’août, laissant le marché circonspect. « Toutes les informations qui sortent du groupe montrent qu’ils campent sur leurs positions et ne mettent pas davantage de brut sur le marché« , ce qui soutient les cours, a souligné John Kilduff, de la firme de conseil en investissement Again Capital.
Normalement, en cas de tel désaccord, « on devrait discerner des failles dans cette unité d’action par rapport à l’offre mais cette fois-ci ce n’est pas le cas. Même s’ils ne sont pas d’accord, ils ne sont pas pressés » de produire plus.
Alors que les prix grimpent, après avoir chuté la semaine dernière dans l’attente que ce manque de discipline voie davantage d’offre de pétrole, les pays producteurs « ne veulent pas tuer la poule aux oeufs d’or« , a ajouté M. Kilduff. « C’est une opportunité pour les pays producteurs de récupérer les revenus perdus » au plus fort de la pandémie de Covid-19 qui a asséché la demande d’or noir.
En juin, la demande mondiale de pétrole a continué à croître, a aussi annoncé mardi l’Agence internationale de l’énergie (AIE), pour atteindre désormais 96,8 millions de barils par jour.
A ce rythme, la demande mondiale, qui s’était effondrée avec la pandémie, devrait dépasser les niveaux d’avant la crise d’ici la fin 2022, selon elle.
Or l’offre, à 95,6 millions de barils par jour, est inférieure, induisant une situation de déficit favorable aux prix du brut.
La propagation du variant Delta du coronavirus reste par ailleurs « un facteur limitatif » de la hausse des prix. « Tout dépendra à quel point il affecte la reprise des voyages« , a noté John Kilduff.
Enfin, le rapport hebdomadaire sur l’état des stocks américain de pétrole, qui sera publié mercredi, devrait encore montrer, selon les estimations, une réduction de ceux-ci. Un autre facteur favorable à la hausse des cours.
Afp