En 2009, des études du Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA) avaient révélées que 20 millions d’hectares situées en zones pastorales sont menacés par la désertification et que 600.000 autres sont considérés comme irrémédiablement perdues.
Le surpâturage intensif et l’anarchie en matière urbanistique sont parmi les facteurs à qui est imputée la dégradation du couvert végétal en milieu steppique, en particulier, et l’accélération exponentielle de ce phénomène.
S’exprimant, lundi, à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, la directrice de ce centre, Mme Fatoum Lakhdari a tenu à alerter sur les conséquences sociales et économiques pouvant résulter de cette situation, si des mesures pour y mettre un terme ne sont pas rapidement prises.
Mme Lakhdari signale que les facteurs précurseurs de cette dégradation du milieu, déjà fragilisé par la sécheresse, sont imputables au facteur humain, à l’origine de la présence d’importants cheptels pâturant dans la steppe, « une tranche du territoire qui, dit-elle est la plus vulnérable aux dégradations qui lui sont portées ».
Elle met également en cause les cultures qui y sont développées, contribuant pour une large part à l’accélération de leur dépérissement, proposant d’engager des actions de sensibilisation en direction des éleveurs des zones pastorales, pour les amener à adhérer aux actions tendant à protéger ce milieu.
L’invitée signale que la partie nord de l’Algérie, déjà fragilisée par des périodes de sécheresse récurrentes, est sujette à d’incessants feux de forêts pouvant, à terme, lui faire perdre une partie de son couvert végétal.
Considérant que la lutte contre la dégradation du milieu reste tributaire d’une prise de conscience nationale, elle rappelle que cette dernière avait déjà eu à se manifester, dans le courant des années 70, à travers la réalisation du Barrage vert, dont elle souhaite que les travaux puissent reprendre et se poursuivre dans la continuité.
Se voulant toutefois optimiste, Mme Lakhdari estime qu’il est possible de mener des actions réparatrices et de restaurations des zones dégradées par les surpâturages, les labours non adaptés et les coupes illicites, à la condition, appuie-t-elle, de ne pas arriver à un stade « d’irréversibilité ».
Pour éviter la survenue d’une telle situation, elle demande que soient fortement appuyés les travaux menés par les scientifiques au niveau des zones arides, des actions, ajoute-t-elle, qui sont « incontournables » pour entreprendre les tentatives de régénération du milieu.