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Adhésion de l’Algérie à l’OMC: 34 ans de négociations et toujours pas d’accords!

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Le ministre du commerce Kamel Rezig a évoqué, comme du reste tous les ministres qui l’avaient précédé, le processus d’adhésion de l’Algérie à l’organisation Mondiale du Commerce (OMC ex GATT), sans toutefois donner des indications précises sur les décisions à prendre, pour sortir ce processus engagé il y a 34 ans, de l’impasse. Sa réaction confuse a sans doute été provoquée par un rappel à l’ordre de cette organisation, avec laquelle les autorités algériennes négocient sans résultats depuis… octobre 1987. 

Pratiquement tous les pays du monde en sont désormais membres (165 au total), sauf quelques rares pays, dont les dirigeants demeurent sournoisement hostiles à cette adhésion. Les autorités algériennes n’ont en effet, jamais fait de déclarations claires précisant les raisons de leur refus de faire partie de cette institution transnationale, qui fixe et régule les règles du commerce international. Dans leurs correspondances avec les dirigeants de l’OMC et les comptes rendus de réunion, on ne trouve en effet que des promesses, du reste jamais tenues, de prendre en considération les exigences de cette institution. L’Algérie et l’OMC en sont de ce fait à leur 15e round de négociation et au minimum, à la 150è rencontre multilatérale, sans que le processus n’ait pour autant évolué d’un iota. Notre pays est de ce fait relégué au rang simple observateur dénué de tous pouvoirs de décision. 

Quand la volonté politique existe, le processus d’adhésion à l’OMC ne dépasserait. guère trois années, estiment les observateurs. Cette volonté d’aller rapidement vers un accord d’adhésion n’étant toujours pas clairement affichée par les véritables décideurs algériens qui ne souhaitent pas changer la manière de gérer le pays, tout porte à croire que le processus d’adhésion traînera encore longtemps. 

Au regard du nombre et de la complexité des réserves que le gouvernement algérien devra impérativement lever pour avoir l’autorisation d’intégrer cette institution, il faudrait en effet, encore beaucoup de temps pour que l’Algérie puisse obtenir ce ticket d’entrée. A supposé que nos gouvernants le souhaitent vraiment et qu’il existe dans notre pays une autorité suffisamment forte et consensuelle pour enfin décider de cette adhésion, les réformes structurelles à effectuer comme gage d’adhésion vont requérir au minimum cinq années. C’est dire à quel point l’Algérie est encore loin du but!! 

Les innombrables réunions formelles et informelles qui se sont tenues au siège de l’OMC de Genève ne sont pas venues à bout de toutes les exigences de l’OMC et la pandémie de Covid-19 qui a restreint les rencontres ne facilite pas la tâche.

L’examen du mode de commerce se poursuit aujourd’hui encore de diverses manières, notamment pour ce qui concerne le régime des licences d’importation, la subvention des prix des carburants, les obstacles multiformes qui dérèglent les flux commerciaux, la mise en œuvre des mesures sanitaires et phytosanitaires servant de barrières douanières, l’application des taxes intérieures, la privatisation de certaines entreprises publiques qui fonctionnent aujourd’hui encore comme des monopoles, la question des transferts sociaux et certains aspects liés à la protection des brevets industriels. Beaucoup d’importantes questions restent donc posées et, selon un compte rendu d’un des dernier round de négociation, il resterait une vingtaine d’engagements auxquels l’Algérie devra souscrire pour être acceptée comme membre à part entière de l’OMC.

Pour les observateurs avertis de la scène politique et économique algériennes, ce ne sont en réalité pas les exigences de l’OMC qui font obstacles à cette adhésion et pour preuve, près de 170 nations les ont acceptées sans problème. Ce qui dérange le plus les hautes autorités algériennes, c’est ce mode de gestion « universel » que l’OMC veut leur imposer, aux lieux et places de la gestion bureaucratiques et rentière qui leur convient parfaitement du fait qu’elle leur procure bien des avantages matériels. Ces derniers ne veulent évidemment pas de cette transparence qui impose la traçabilité des capitaux et met fin à l’informel. Ces hiérarques refusent en quelques sortes de scier la branche sur laquelle ils sont assis ».

Il faut savoir que cette exigence de transparence n’a pas été posée par l’Union Européenne comme condition d’adhésion à sa Zone de libre-échange, ce qui sans doute, explique la précipitation de l’Algérie à adhérer à cet espace commercial plus tôt qu’à celui de l’OMC. 

Pourtant, intégrer cette Organisation avec tout cela signifie en termes de respects de normes commerciales, environnementales et autres, n’a jamais engendré des difficultés managériales aux entreprises des pays qui y ont adhéré. On connaît par contre des nations qui ne sont pas membres mais dont les économies éprouvent de terribles difficultés financières. On peut citer les cas de la Corée du Nord, de l’Iran, de l’Irak, la Libye, du Turkménistan et de l’Algérie qui se contente depuis des décennies du simple rôle d’observateur.

Et même si la libéralisation du commerce extérieur a en réalité beaucoup plus servi les intérêts des puissances économiques que ceux des pays auxquels on recommandait d’ouvrir leurs marchés, il faut tout de même reconnaître que la concurrence internationale régie par les règles de l’OMC ont permis à de nombreux pays membres de produire plus et mieux, mais aussi et surtout, d’écouler leurs produits dans les contrées les plus lointaines ayant adhéré à cet accord.

Ils ont pu moderniser leur industrie et leur agriculture devenues de ce fait plus performantes et plus compétitives. Indéniablement, le commerce sans frontières peut effectivement offrir l’avantage de commercer avec de nombreux pays étrangers, pour peu que les pays et les entreprises concernées aient effectués les réformes macro et micro économiques nécessaires. De nombreux pays partis de rien, comme la Chine, l’Inde, la Turquie, la Malaisie et autres, l’ont prouvé en parvenant à vendre leurs produits à travers le monde entier.

Le point faible de l’Algérie réside précisément dans son refus têtu d’accomplir cet effort de modernisation et de mise à niveau de son appareil de production et de son management global. C’est précisément de ce refus de modernisation et d’universalisation des règles de gestion que découlent ses piètres performances en matière d’exportations et tous les inconvénients liés à l’obligation de pratiquement tout importer au moyen de la seule rente d’hydrocarbures.

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