Les cours du pétrole se sont légèrement repliés lundi après des prises de profits alors que le cours du baril de WTI, référence du pétrole brut aux Etats-Unis, a brièvement atteint 70 dollars en séance, une première depuis deux ans et demi.
En cours de séance asiatique, le baril de WTI pour livraison en juillet a tout juste atteint 70 dollars, un niveau plus vu depuis octobre 2018, avant de perdre un peu de terrain.
Il a conclu à 69,23 dollars en repli de 39 cents ou 0,56%.Le Brent référence européenne, a pour sa part touché en cours de séance 72,27 dollars, à son plus haut depuis mai 2019 puis a terminé à 71,49 dollars, perdant 40 cents ou 0,55%. « Souvent le mouvement des prix reflète simplement le fait que le marché profite de la valorisation du pétrole, et fait ce qu’il sait faire le mieux, c’est-à-dire vendre à profit« , a résumé Louise Dickson de Rystad Energy.
Selon elle, le tableau d’ensemble d’un prix élevé « reste intact et devrait durer tout l’été«
Après une année de demande plombée par les confinements provoqués par la pandémie de Covid-19, l’espoir d’un été normal aux États-Unis dope les cours, puisque les conducteurs du pays qui consomme le plus de pétrole au monde pourront circuler librement.
L’action de l’OPEP+ pour limiter l’offre et les programmes de vaccination à travers le monde « ont permis d’épuiser une partie des stocks mondiaux de brut, ce qui explique la hausse des prix« , a expliqué Tamas Varga, analyste chez PVM.
Et l’alliance OPEP+, qui unit l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dix autres producteurs, dont la Russie, s’en est tenue la semaine dernière à sa politique prudente d’augmentation de la production.
Pour l’instant, « la réponse des producteurs qui ne font pas partie de l’accord est limitée« , souligne Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank.
Le nombre de puits actifs aux États-Unis n’a pas augmenté la semaine dernière, selon les données de l’entreprise Baker Hughes, signe que les exploitants de pétrole de schiste n’ont pas sauté sur la hausse des prix pour augmenter leur production. « De manière générale, les forages restent modestes depuis quatre mois quand on pense que les prix ont grimpé de près de 30%« , estime M. Weinberg, qui ajoute : « cette prudence n’est pas due à des considérations économiques mais à des questions environnementales » car « les investisseurs dans le pétrole de schiste vont devoir être plus prudents dans le futur« .
Enfin, les négociations patinent sur l’accord nucléaire iranien. Si les États-Unis levaient les sanctions contre le pays, le membre fondateur de l’OPEP prévoit d’augmenter massivement sa production, au risque d’inonder le marché.
Afp