Entreprise leader sur le marché algérien, Casbah, née en 1998 d’un projet ANSEJ, produit une large gamme de condiments et sauces et compte bientôt s’attaquer à la production de détergents après un premier succès sur le produit cristal.
Présente au Salon IMPEX dédié aux échanges algéro-africains, nous avons voulu en savoir plus sur les ambitions à l’export de cette entreprise décidément bien audacieuse. Tahar Saada, directeur de l’export de l’entreprise Casbah, a répondu à nos questions.
Algérie-Eco : Comment évaluez-vous votre positionnement sur le marché algérien ?
Tahar Saada : Sur les condiments on est autour de 30% du marché juste pour le vinaigre. On veut développer nos produits « sauces » en tenant compte des exigences du consommateur algérien très soucieux d’un bon rapport qualité prix.
Pour quelles raisons avez-vous tenu à être présent au Salon Impex ?
Cela découle de la stratégie de l’entreprise qui consiste à conquérir les marchés limitrophes dans un premier temps et de nous appliquer, dans un second temps, à investir plus profondément l’Afrique.
Notre stratégie repose aussi sur une vision inédite : Faire connaître davantage la marque que le produit. Nous voulons adapter nos produits aux goûts et besoins des consommateurs des pays que nous investissons sous la marque Casbah. C’est une démarche fondamentale.
Toute la gamme de nos produits sera ainsi déclinée derrière la marque. Nous avons réalisé des études sur le terrain, pour cerner les différents comportements des consommateurs subsaharien qui ont une culture culinaire bien différente de la nôtre. D’où la nécessité de nous adapter.
Exportez-vous actuellement ?
Oui, nous exportons depuis maintenant trois ans. En Mauritanie essentiellement, on a effectué des expériences en Tunisie et en Libye. Nous négocions en outre, des partenariats au Mali et au Niger et on relance les pays où nous avons eu des ruptures de contrat avec nos partenaires locaux, en Tunisie et en Libye notamment.
Les évènements en Libye ne sont-ils pas rédhibitoires pour vous ?
Notre partenaire est aguerri dans le domaine agroalimentaire. Il est mieux placé que nous ou d’autres pour véhiculer et la marque et le produit. Quant à la situation sécuritaire, elle s’améliore.
Quelles sont les contraintes à l’export que vous relevez ?
Le transport essentiellement nous pose des difficultés. La rapidité d’exécution et de transport est capitale pour nous, de manière à ne pas créer de ruptures d’approvisionnement chez nos partenaires dans ces pays. Vivement que nos banques s’installent en Afrique.
Généralement, le transport maritime prend plus de 40 jours, c’est abusif ! Et autant vous dire que nous croisons rarement de grands professionnels.
Considérez-vous que le gouvernement vous facilite les procédures aujourd’hui ?
Oui, d’un côté. Les pouvoirs publics ont mis en place notamment le FSPE (Fonds spécial pour la promotion des exportations). Il y a également des simplifications douanières. Reste par contre, le côté bancaire…un véritable handicap. Nous sommes affectés par l’absence de représentations bancaires dans les pays africains.
Nous avons besoin de ces représentations pour les garanties de transfert à temps pour la remise documentaire. Nous sommes le plus souvent tenus de passer par des banques intermédiaires et cela alourdit les frais et le temps.