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Espagne: croissance soutenue en 2016 mais devrait ralentir en 2017

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La croissance espagnole s’est maintenue en 2016 au rythme élevé de 3,2%, stimulée par la consommation, les exportations et le tourisme, mais elle devrait ralentir en 2017 en raison d’une conjoncture moins favorable.

La hausse est la même qu’en 2015, conformément aux prévisions officielles. Elle est bien supérieure à celle de la zone euro, qui était en moyenne de 1,7% sur un an au troisième trimestre (derniers chiffres disponibles Eurostat).

L’économie espagnole ne semble donc pas avoir souffert des dix mois de blocage politique ayant freiné la commande publique. Après moult rebondissements, les conservateurs se sont maintenus au pouvoir des conservateurs, mais sans majorité absolue au Parlement. Et, même minoritaire, « le gouvernement envoie un message très positif sur l’évolution de l’économie espagnole », assurait récemment le ministre de l’Economie Luis de Guindos devant des investisseurs étrangers.

Sur fond de faible niveau des prix du pétrole et des taux d’intérêts, la hausse du PIB a en effet été nourrie par la reprise de la consommation liée à la baisse du chômage, les exportations et les bons chiffres du secteur du tourisme, qui a battu des records en 2016.

La quatrième économie de la zone euro, enregistre son treizième trimestre consécutif de croissance depuis la fin 2013, après une descente aux enfers entamée en 2008 dans la foulée de la crise immobilière et financière.

Le gouvernement prévoit un retour au niveau de PIB d’avant crise cette année.Mais la croissance devrait néanmoins ralentir, à 2,5%, selon les dernières estimations officielles. La Banque d’Espagne prévoit une perte de puissance de facteurs conjoncturels ayant stimulé l’économie, comme la baisse des prix du pétrole et des taux d’intérêt, ou la dépréciation de l’euro.

L’inflation, repartie en forte hausse en décembre à cause des prix du pétrole, inquiète et sera un élément à surveiller de près, a prévenu le chef du gouvernement Rajoy. En outre, le phénomène de rattrapage de l’économie après la crise commence à perdre de l’intensité.

« C’est logique: l’entreprise qui voulait embaucher des employés les a déjà embauchés. Celle qui voulait faire des investissements les a fait. Nous revenons à une vitesse de croisière », analyse Antonio Argandoña, professeur à l’école de commerce IESE.

En 2017, l’Espagne devra en outre poursuivre la réduction de son déficit, l’un des plus élevés de la zone euro, à 3,1% du PIB. Sur ce plan, 2017 sera l’année « la plus difficile » de la législature avec un budget « exigeant » prévoyant 16 milliards d’euros d’économies, a expliqué le ministre du Budget Cristobal Montoro mi-janvier.

Retardé par le blocage politique, le budget n’a d’ailleurs toujours pas été voté, même si un plafond de dépenses a été fixé.

Pour se concilier l’opposition de gauche, le gouvernement minoritaire a pour l’instant exclu des coupes budgétaires et mise sur une hausse de l’impôt sur les sociétés et des taxes sur le tabac et l’alcool. « L’Espagne devra rendre compatible cet ajustement budgétaire avec la croissance et la création d’emploi », avertissent les auteurs d’un rapport de l’école de commerce Esade.

Le chômage a de nouveau baissé en 2016 à 18,6%, mais reste le 2e plus élevé d’Europe, et une grande partie des nouveaux emplois sont précaires. A surveiller aussi, les effets « Trump » et « Brexit », alors qu’un tiers de la richesse du pays vient des exportations (biens d’équipements pour l’industrie, pharmacie, automobile, agroalimentaire).

Le Brexit « fera du tort à l’Espagne » en raison des liens économiques étroits entre les deux pays, estime Raj Badiani, analyste chez IHS Global Insight. Les Britanniques sont le premier contingent de touristes en Espagne et « des banques et des entreprises espagnoles majeures ont une exposition commerciale directe au Royaume-Uni », ajoute-t-il.

La première banque espagnole Banco Santander a vu son bénfice 2016 freiné par la dépréciation de la livre, tandis que les exportations de voitures vers l’Angleterre ont ralenti en fin d’année.

En revanche, l’impact d’éventuelles mesures protectionnistes américaines devrait être plus modéré, car 60% des exportations espagnoles vont vers l’UE, estime M. Argandoña. « Cela obligera seulement les entreprises à décaler un peu leurs plans d’exportations ».

AFP

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