Abordant la situation de la finance publique, affectée elle aussi par le recul des cours de pétrole, le Gouverneur de la Banque d’Algérie a indiqué que les dépenses publiques ont atteint 5.474 milliards DZD à fin septembre 2016, pratiquement au même niveau enregistré au cours de la même période pour l’année 2015.
A ce titre, les recettes de la fiscalité pétrolière ont atteint 1.314 milliards de DZD, contre 1.943 milliards de DZD à fin septembre 2015.
L’encours du Fonds de régulation des recettes (FRR), a enregistré » davantage d’érosion, atteignant 740 milliards de dinars, à partir de fin février 2016″, selon les chiffres avancés par le Gouverneur de la BA, qui a relevé que la baisse drastique des recettes budgétaires et les perspectives de recul continu des cours de pétrole » exigent la consolidation budgétaire en vue de préserver la finance publique et le rétablissement des équilibres internes ».
Par ailleurs, la situation monétaire a été marquée par une très faible croissance de la masse monétaire au cours des neuf premiers mois 2016 avec une moyenne de 2,52% « contrairement à la période allant de 2010 à 2014 où la moyenne annuelle de la croissance de la masse monétaire avait atteint 13,8% ».
La situation monétaire du pays a été également marquée à la fin septembre 2016 par une « une forte baisse des revenus du secteur des hydrocarbures (-14,24%) et un faible rythme de croissance des revenus hors hydrocarbures (3,14%).
Loukal a indiqué dans ce sens que « la masse monétaire composée essentiellement de l’épargne des ménages et des billets de banque en circulation sur le marché parallèle implique davantage d’efforts dans la collecte des ressources et dans la démarche visant à contenir le marché parallèle ».
La liquidité bancaire est passée de 1.833 milliards de dinars fin septembre 2015 à 992 milliards de dinars à la fin septembre 2016. Face à cette conjoncture, la Banque d’Algérie a procédé à la réduction des opérations d’absorption progressive des liquidités pour les arrêter définitivement au troisième trimestre 2016. Elle a également procédé à la réduction de la moyenne des réserves obligatoires de 12 à 8%.
Parallèlement, la détérioration de la situation financière nette envers le système bancaire s’est poursuivie en septembre 2016, l’Etat étant passé de créancier net avec 1.992 milliards de dinars à débiteur net envers le système bancaire local avec 2.000 milliards de dinars sous l’effet du recours important aux ressources du Fonds de régulation des recettes (3.686 milliards de dinars à la fin décembre 2016).
Le trésor public a, de ce fait, racheté les crédits infructueux des banques publiques auprès des entreprises publiques d’une valeur de 305 milliards de dinars à travers l’émission des titres parallèlement à la souscription des banques publiques au crédit national de croissance à hauteur de 158,7 milliards de dinars.
Les crédits destinés à l’économie ont enregistré une croissance de 14,80% durant les neuf premiers mois 2016. Les crédits destinés aux grandes entreprises, notamment publiques et mixtes, représentaient à la fin septembre 2016 le taux de 52,7% du total des crédits (+15,46% par rapport à 2015).
Les crédits destinés aux PME, PMI ont quant à eux progressé de 6,8% fin septembre 2016 alors que les crédits destinés aux ménages, en particulier les crédits hypothécaires, ont augmenté de 10,66% fin septembre 2016.