Les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé dimanche, lors du débat du bilan économique et financier du pays présenté par le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukel, à faire face au phénomène de surfacturation et de transfert des devises à travers l’intensification du contrôle du commerce extérieur.
Lors de la séance-débat du bilan présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l’APN, des députés ont appelé à l’accélération du processus de modernisation du système bancaire et au renforcement du contrôle des activités d’importation en particulier alors que d’autres ont salué l’évolution économique réalisée dont les résultats se feront ressentir aux horizons de 2020.
Un député du parti du Front de libération nationale (FLN), Mahdjoub Bedda, a estimé important de protéger la devise forte de tout transfert et à mettre à jour les règles du commerce extérieur de manière à bannir les pratiques illégales, rappelant par la même les efforts consentis en matière d’intensification du contrôle.
Le député de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), Abderrahmane Benfarhat, a suggéré la révision de la loi sur le crédit et la monnaie et la structure du secteur bancaire tout en axant la réflexion autour du développement du contrôle par la modernisation du système financier.
Toujours de l’AAV, Ahmed Cherifi a indiqué que les prix des produits à l’échelle nationale restaient élevés en dépit de la baisse de la matière première au niveau mondial et du taux d’inflation maîtrisé estimé à 4%, imputant cela au recul constant de la valeur de la devise nationale d’ou, la nécessité de prendre des mesures urgentes.
Il a estimé également, que les indicateurs négatifs de la balance des paiements, l’investissement étranger, la masse monétaire et l’augmentation du rythme d’alternance de la monnaie hors banque « démontrent l’existence d’un flux de capitaux externe au moment où le pays a besoin de capitaux internes ».
Le député du Front pour la justice et le développement (FJD), Ahcene Aaribi, a évoqué quant à lui, les sociétés d’importation étrangères activant dans le cadre de l’investissement et qui, selon lui, les fonds publics à travers la surfacturation et le transfert de la devise forte vers l’étranger.
Le Rassemblement algérien (RA) a relevé, à travers le député Taher Missoum, les cas de « dilapidation de fonds publics générés par l’octroi de crédits au profit d’investissements gérés par des sociétés fantômes ».
D’autre part, le député du parti des Travailleurs (PT), Djelloul Djoudi, a déploré le recul du budget de l’Etat en 2017 et la situation qui durera jusqu’en 2019, ce qui donnera lieu à une réduction de l’emploi et le gel de 500 projets enregistrés.
Cette situation conduira indubitablement à « la récession économique » alors qu’il existe d’importantes sommes d’argent sous forme d’impôts non recouvrés et de taxes non versées aux services des douanes et des fonds attribués dans le cadre de la politique de l’aide », a-t-il poursuivi.
« Combien de temps pourront encore résister les réserves de change pour financer la vie des Algériens », s’est interrogé le député du parti FLN, Slimane Saâdaoui, avant de souligner qu’il n’y avait pas de calculs exacts permettant d’apporter une réponse.
La députée du Rassemblement national démocratique (RND), Ourida Larfi, a rappelé enfin, l’importance de mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures et de construire une économie productrice, saluant le développement économique enregistré dont les résultats seront palpables d’ici à 2020 grâce au modèle de croissance économique.