Les gains d’une semaine, qui auront vu monter jeudi les cours du brut à leurs plus hauts niveaux en six semaines, se sont érodés vendredi après des prises de profits et devant la situation sanitaire en Inde, menace pour la demande d’or noir.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c’est le dernier jour de cotation, a terminé à 67,25 dollars, en repli de 1,91% par rapport à la clôture de jeudi.
A New York, le baril américain de WTI pour le même mois a perdu 2,19% à 63,58 dollars.La veille, le Brent et le WTI ont respectivement atteint 68,95 dollars et 65,47 dollars, une première depuis le 15 mars.
Les contrats de référence du brut affichent toujours une hausse d’environ 3% depuis le début de la semaine. « Alors que la situation semble évoluer dans la bonne direction aux États-Unis, l’impact de la flambée des cas de Covid-19 en Inde sur la demande de carburant suscite toujours de vives inquiétudes« , ont expliqué les analystes de ING Wenyu Yao et Warren Patterson dans une note.
Le variant « indien » a plongé le pays dans le chaos : l’Inde bat des records mondiaux de contaminations, avec près de 380.000 nouveaux cas quotidiens. Rien qu’en avril, l’Inde a dénombré plus de six millions de cas supplémentaires.
En conséquence, « les importations de pétrole pourraient diminuer de plus d’un million de barils par jour dans les prochaines semaines« , ont calculé les analystes de Kepler.
A un pic en 2019, avant un reflux en 2020 sous l’effet de la pandémie, l’Inde consommait plus de 5 millions de barils par jour, ce qui la plaçait au troisième rang derrière les États-Unis et la Chine, d’après les chiffres du géant pétrolier BP. Mais pour Bjornar Tonhagen de Rystad Energy, si les prix du pétrole ont subi vendredi des prises de bénéfices, ils devraient rester bien orientés. « La demande mondiale de pétrole devrait connaître une augmentation massive dans les mois à venir, ce qui compensera les pertes de la demande indienne et le retour de l’offre de l’OPEP+« , estime l’analyste. « La Chine et les locomotives américaines dépassent de loin l’ampleur du ralentissement indien« , ajoute-t-il.
Les investisseurs ont notamment salué cette semaine la croissance du Produit intérieur brut (PIB) américain au premier trimestre, qui a affiché 6,4% en rythme annualisé, selon une première estimation du département du Commerce jeudi, de bon augure pour la solidité de la reprise de la demande de brut dans le pays.
Afp