Une étude académique sur la culture du Triticale démontre le potentiel »appréciable » de cette plante et la possibilité de produire sur 1,5 million d’hectares 60% des besoins en fourrages concentré de 1,1 million de vaches laitières, indique le Dr. Ahmed Allali, spécialiste en agronomie saharienne.
L’étude a ciblé le nombre de 1,1 million de vaches laitières (productive) comme étant un indicateur du cheptel bovin laitier susceptible de satisfaire les besoins en lait du marché national, a expliqué le chercheur (Université d’El-Oued), en précisant qu’elle entre dans le cadre de l’orientation de la recherche scientifique vers la prise en charge pratique de questions économiques pendantes.
Les données statistiques afférentes à la culture du Triticale s’appuient sur une étude lancée depuis quatre (4) années, au titre de l’exploitation optimale des structures de la recherche scientifique pour, à la fois, apporter des réponses techniques aux préoccupations rencontrées par les investisseurs, et accompagner la vision prospective de l’Etat en matière de développement des cultures stratégiques, de dynamisation de l’économie nationale et de réduction des importations.
Supervisant personnellement sur le terrain (saison agricole 2020-2021) le processus d’expérimentation du Triticale sur les sites de 65 exploitants agricoles ayant adhéré à la démarche, soit 180 hectares répartis sur une vingtaines de communes de la wilaya d’El-Oued (notamment Kouinine, Benguecha, Hamraya, El-Magrane et Hassi-Khelifa), le chercheur vise à aboutir à des conclusions pratiques et scientifiquement démontrées, avant de généraliser cette culture et étendre ses superficies.
Les études académiques et leur suivi sur le terrain ont apporté la confirmation de l’efficacité de ce genre cultural à apporter des réponses à de nombreux problèmes de fond rencontrés par les investisseurs agricoles, notamment son adaptation à l’aridité du climat et son potentiel de réhabilitation et de fertilisation des sols.
Le Triticale, un excellent nettoyeur biologique des sols
Considéré comme un excellent nettoyeur biologique des sols appauvris par la salinité, les mauvaises herbes et les maladies parasitaires, le Triticale se présente comme un facteur de réhabilitation de terres dégradées et leur fertilisation et de préservation du cycle agraire. Tout comme la plante à une résistance aux spécificités naturelles des régions du Sud (vents, salinité des sols, aridité du climat, sécheresse, et autres) et permet d’envisager une extension des surfaces irriguées, explique M. Allali.
La plante peut dès lors se substituer au maïs jaune, sachant que ce dernier est une récolte estivale, tandis que le Triticale est une récolte d’hiver (cultivée en novembre et moissonnée en avril) et donc beaucoup moins exigeante en eau, en plus de résister à l’aridité.
Le potentiel de rendement du Triticale se situe entre 80 et 100 quintaux à l’hectare en irrigation d’appoint, et de 50 à 60 QX/ha en terre non irriguées (Nord du pays), a ajouté le chercheur en signalant la possibilité de son stockage qu’il soit à l’état vert ou sec.
Les résultats des expériences sur le terrain ont donné lieu à des indicateurs « encourageants » dans la croissance de la plante (quasiment le double de l’orge) en plus de renfermer plus d’épis et de grains (une fois et demie), en sus de sa valeur fourragère (plus de 1,7% par rapport à l’orge), donc très nutritif pour l’élevage bovin et ovin, a-t-il également souligné.
Les études ont montré, en outre, l’importance de son irrigation avec le système de goutte-à-goutte pour la hausse des rendements et l’amélioration de leur qualité, sans compter la possibilité de produire de la farine de Triticale, comme alternative économique et moyen de réduire la facture des importations, selon le chercheur en agronomie saharienne.
APS