De loin, le secteur du Commerce et celui de l’Industrie ont été les points noirs de l’économie nationale durant les deux exercices précédents. Autant leurs défis étaient lourds à porter, autant leur gestion a laissé moult interrogations.
Cependant, leur point fort, et commun, est sans conteste, l’usage abusif d’annonces et de promesses, qui n’ont finalement fait qu’aggraver la situation de leurs secteurs, et compromet le processus de relance de l’économie nationale. Et ce en plus du fait que tous les deux ont été nommés aux postes de ministre après avoir pris d’assaut les plateaux de télévisions, et exposé leurs théories et leur arsenal de solutions, critiquant toutes les méthodes de gestion, démontrant leur intégrité et promettant des sorties de crise imparables.
Il est indéniable, qu’en tant qu’experts leur approche et leur vision de la solution politico-sociale du pays ne pouvait que briller, sur une assise théorique indiscutable, et amplement suffisante pour étayer des thèmes d’émissions télévisées. C’est une autre paire de manches lorsqu’il s’agit de convertir des propositions et des théories en système de gestion, et en solutions palpables sur le terrain.
Notamment, lorsque le pays passe par des crises aussi aiguës, et par une conjoncture où le déchirement entre les algériens a failli aboutir à l’inévitable. Dans ce cas de figure, à elle seule la théorie et la vision méthodique et efficiente, ne suffisent pas.
La conjoncture chargée de doute et de perte de confiance entre les gouvernés et les gouvernants, exigeait des hauts responsables de l’Etat, un poids politique apuré et distinct des anciennes sphères, et une maitrise de la chose politique à même de pouvoir composer avec le reste de l‘exécutif, et avec les différents acteurs de la scène politique, économique et sociale.
Cependant, ce qui a suivi leurs prises de fonction à immédiatement révélé leurs incompétences et leurs maladresses à s’adresser au peuple. Tous deux ont choisi de partir en croisade, et dés lors que leurs conviction ne dépassait pas l’indiscutable justesse de leurs propositions, car inapplicable par telle conjoncture, leurs gestion s’est transformée en un échange sourd de communication à la hussarde, ou l’effet d’annonce primait sur toute autre considération.
Erreur fatale et impardonnables, pour des responsables qui ont longtemps défendu les problèmes du peuple. Leurs promesses n’ont fait qu’accentuer leurs échecs dans la mesure, où très vite ils se sont heurté à une vérité amère, celle de l’existence de barons et de lobbys qui tentent d’entraver le processus constitutionnel et électoral, pour maintenir leur économie parallèle et maintenir le peuple au stade le consommateur aveugle et muet. C’est contre ces monopoles de la honte, qu’il fallait apporter des solutions, et avoir assez de cran pour les acheminer vers une application effective.
Ce ne fut pas le cas, loin de là. Dans la mesure où devant les premiers grands défis, les deux ministres ont rapidement montré leur faiblesse. Pour celui de l’industrie, le dossier de l’industrie automobile a eu raison de toutes les promesses et les décisions contradictoires, que Ferhat Ait Ali a prodigué aux algériens durant son règne. Au point où au demeurant, ces dernières font l’objet de simplification et de modification afin de rattraper le retard. Sa gestion qui s’est limitée au seul traitement de ce dossier, pour lequel une grande instigue fut installée, et au final, aucun véhicule n’est entré en Algérie durant deux années. C’est dire que le risque était très grand quant à la gestion des autres dossiers, notamment la relance de l’appareil industriel, la sous-traitance, l’intégration, et la modernisation du secteur.
Même scénario pour le ministre du Commerce, qui de prime abord est monté sur ses grands chevaux, multipliant les sorties médiatiques et les envolées lyriques, pour tenter de maintenir une cohésion entre ces déclarations et les résultats de ses actions sur le terrain. Des promesses d’éradication de la crise du lait, à celle d’une gestion sans pénuries durant le mois ramadan, en passant par la régulation du marché des produits alimentaires, ne subsistent aujourd’hui que les affres d’une crise grandissante de disponibilité et de cherté des produits de première nécessité. Il y’a lieu de convenir que par le passé ces résultats et ces actions auraient été facilement étouffés et détournés par les techniques de la « Issaba », alors qu’aujourd’hui, ces mêmes données constituent des failles et des occasions en or, pour les ennemis du pays afin de semer la discorde et planter la graine de l’anarchie.