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La Banque d’Algérie déterminée à remettre en ordre le marché du crédit bancaire

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Mal surveillé par la Banque d’Algérie, le marché du crédit a sombré ces dernières années dans une totale anarchie qui a laissé le champ libre à des banquiers qui ne prennent même plus le soin de respecter les règles élémentaires régissant cette activité primordiale pour l’économie. Très rares sont en effet les banques primaires qui affichent, comme le stipule la loi, les taux d’intérêt, autrement dit les prix du loyer de l’argent.

Il est même difficile d’arracher à leurs agents les taux d’intérêt, créditeurs ou débiteurs, appliqués aux crédits immobiliers, aux crédits à la consommation, aux comptes d’épargne et aux dépôts en devises. Ces derniers vous avouent parfois même ne pas les connaître.

Certains clients contracteraient des crédits sans trop se soucier des taux qui leurs sont appliqués, l’important pour eux étant d’obtenir le plus rapidement possible les liquidités nécessaires à leurs affaires. Les établissements bancaires et, notamment, les banques privées en profitent allégrement pour réaliser des superprofits sur le dos de ces entrepreneurs pressés en quête de liquidités.

Pour faire face au financement de leurs investissements et très souvent même aux besoins de  la gestion courante (découverts bancaires pour payer des salaires ou des achats urgents), les entrepreneurs sont mis dans l’obligation d’emprunter sans prendre le soin de négocier les taux d’intérêt qui leur seront appliqués.

La concurrence interbancaire faisant totalement défaut en Algérie, les chefs d’entreprises sont souvent contraint d’accepter les conditions excessives unilatéralement fixées par leur banque domiciliataire. Ce n’est que lorsque le montant des Agios leurs sont facturés qu’ils prennent conscience du montant excessif des intérêts qu’ils devront payer au risque de lourdes pénalités.

Les entreprises de BTP seraient, selon des informations recueillies auprès de leur confédération patronale, les plus lésées par ces pratiques usuraires, avec des dettes de découvert bancaire faramineuses que bon nombre d’entre elles ne pourront jamais honorer, notamment, en cette période de forte baisse d’activité. Les entreprises privées de bâtiment ayant de ce fait déjà mis la clé sous le paillasson, sont for nombreuses et le seront sans doute encore plus dans les toutes prochaines années, nous apprend non sans inquiétude cette source proche de la confédération.

Conscients du désordre qui règne sur le marché du crédit bancaire, le nouveau Gouverneur de la Banque d’Algérie et le président de l’association des banques et établissements financiers (Abef), ont décidé de reprendre les choses en mains en mettant immédiatement fin à l’ascension excessive et illégale des taux d’intérêt.

Les experts de ces deux institutions de régulation et de contrôle, travailleraient même à la détermination de plafonds des loyers de l’argent relatifs à toute une panoplie de crédits parmi lesquels on peut citer, le crédit immobilier, le leasing, le crédit à la consommation, le découvert bancaire, l’épargne ordinaire, l’épargne devises etc.

Protéger les entreprises et les emprunteurs ordinaires contre les abus constatés sera l’objectif de ces plafonnements qui seront prochainement publiés et adressés aux banques sous forme de directive à appliquer strictement sous peine de sanctions.

Afin de protéger les emprunteurs d’éventuelles arnaques, la Banque d’Algérie a également pris, sous forme de directives adressées aux banques concernées, des mesures permettant aux victimes de taux d’intérêts excessifs, d’exiger de la banque indélicate le remboursement des trop perçus, majorés des manques à gagner calculés sur la base des taux d’intérêt effectifs moyens appliqués au prêt ayant fait l’objet d’un taux d’emprunt jugé excessif.

On apprend enfin de l’institution bancaire et financière concernée, que pour s’assurer du strict respect des plafonnements retenus, le Banque d’Algérie fera obligation aux banques primaires de lui adresser, cinq jours au plus tard après l’expiration des cinq premiers mois du premier et du deuxième semestre de chaque année, une déclaration du taux effectif global appliqué à chaque type de crédits octroyés durant les cinq premiers mois du semestre considéré.

La Banque d’Algérie compte ainsi resserrer sa surveillance du marché du crédit qui a connu, faute de contrôle et d’orientations claires, de graves dérapages ces toutes dernières années.

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