Le ministre des Ressources en eau et de l’environnement, Abdelkader Ouali, a annoncé mercredi à Alger, que 6 nouveaux barrages entreront en service en 2017 dont le barrage de Mellague dans la wilaya de Tébessa dont la réception est prévue dans les jours à venir.
Ces infrastructures viennent ainsi s’ajouter au parc national des barrages qui compte actuellement 75 barrages contre 31 en 1999, a indiqué M. Ouali devant les membres de la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui débattaient du projet de loi sur le règlement budgétaire de 2014.
Il a précisé à ce propos, que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, présidera l’inauguration du barrage Mellegue (Tébessa) qui entre dans le lancement du complexe industriel de phosphate de la région, soulignant que 5 autres barrages seront opérationnels lors du deuxième semestre 2017 outre la réalisation de cinq autres d’ici à 2019 sans pour autant, définir les régions qui en bénéficieront.
Il a rappelé également que ses services ont recensé 80 sites pour la réalisation de nouveaux barrages dont 30 ayant d’ores et déjà, fait l’objet d’études de faisabilité.
Annuellement, le pays bénéficie de 12 milliards de m3 d’eau de précipitations soit, un remplissage de près de 9 milliards de m3 par an grâce à ces infrastructures qui permettent aussi de fournir 3,5 milliards de m3 d’eau potable contre 1,2 milliard de m3 en 1999.
6,4 milliards de m3 d’eau de précipitations et de puits sont destinés à l’irrigation de 1,2 millions d’hectares de terres agricoles contre 390 000 hectares en 1999.
Les précipitations enregistrées ces derniers jours ont permis la collecte de 180 millions de m3 d’eau douce renouvelable (pluie et neige) ce qui a donné lieu à une augmentation du niveau des 5 barrages à niveau « faible » comme ceux de Zerdaza dans la wilaya de Skikda et Beni Hendel à Tlemcen.
Par ailleurs, le secteur avait entamé la mise en exécution d’un plan alternatif (Plan B) pour le remplissage des barrages dont le niveau est resté faible et ce, à partir des barrages et stations de dessalement proches, a encore dit le ministre des Ressources en eau.
Toujours selon M. Ouali, il a été convenu l’arrêt de l’alimentation en eau de la wilaya d’Oran à partir du barrage de Beni Hendel (Tlemcen) dès lors que celle-ci avait bénéficié de projets de stations de dessalement.
D’autre part, le système des grands transferts a contribué à la concrétisation de 4 000 km de transfert à travers 21 systèmes de transfert pour acheminer l’eau d’une région à une autre dans le cadre de ce qu’il a appelle « système de solidarité entre régions ».
Le dit système a permis un transfert des eaux des régions d’Iraguene (Jijel) et Eghil Emda (Bejaia) vers la wilaya de Sétif et d’In Salah vers Tamanrasset.
Le ministère envisage de concrétiser une nouvelle stratégie en matière de transfert des eaux du Sud vers le Nord comme l’alimentation des régions sud des wilayas de Tlemcen et de Sidi Bellabes à partir de la wilaya de Naama via les régions d’El Aaricha, Sebdou, Sidi Djillali et Bouini outre le transfert des eaux de la wilaya de Mostaghanem vers Oran via Arzew.
Pour ce qui est de la zone industrielle de Sidi Khettab (wilaya de Relizane), M. Ouali a souligné que le projet de transfert des eaux de la station (Mostaghanem-Arzew-Oran) était en cours d’examen.
Concernant l’amélioration de la qualité de l’eau potable au profit des populations du Sud, les laboratoires du secteur ont réussi, en coordination avec le laboratoire central de la Sûreté nationale, à en extraire les minéraux dans la wilaya d’Illizi sans recourir aux produits chimiques.
Une opération d’assainissement des eaux souterraines dans la wilaya de Tindouf a été lancée depuis une semaine et sera étendue à In Salah avant la fin de l’année.
Pour les fuites d’eau, le ministre des Ressources en eau a indiqué qu’au cours du deuxième semestre de l’année 2016, 350 000 cas de fuite ont été recensés, dont 90% traités contre 45 000 cas de vol enregistrés, dont 90% ont été réglés dans le cadre légal.
Le traitement des fuites d’eau ont permis de récupérer prés d’un million de m3 par jour, selon le ministre. L’Algérienne des eaux et l’Office national d’assainissement enregistrent un déficit de 36 milliards de DA.
Evoquant la situation financière des entreprises du secteur, M. Ouali a indiqué que l’Algérienne des eaux et l’Office national d’assainissement souffrent d’un déficit de 36 milliards de DA. Ce déficit est du à un déséquilibre entre le prix de production et la facturation.
Enfin, le nombre d’emplois au sein du secteur est passé de 11463 postes en 2014 à 13 329 actuellement alors que les postes vacants sont au nombre de 1 280 postes.
S’agissant du secteur de l’environnement, le ministre a appelé à intensifier les campagnes de sensibilisation, ajoutant qu’il était temps de revenir à l’investissement dans le secteur de l’environnement et d’appliquer la loi dans ce domaine en application des engagements nationaux et internationaux.
Répondant à la question d’un membre de la commission spécialisée sur la disponibilité du secteur pour assurer les ressources hydriques nécessaires à l’exploitation du gaz de schiste, M. Ouali a précisé qu’il existe une commission ministérielle spécialisée chargée d’étudier cette question.
D’autres membres ont mis l’accent dans leurs interventions sur l’importance de la formation dans les domaines des ressources en eau et de l’environnement, et la création d’instituts spécialisés à même d’assurer une formation technique aux employés.
Ils ont par ailleurs souligné la nécessité de sensibiliser à l’importance de préserver les ressources hydriques et de garantir leur pérennité.