La cheffe de bureau chargée de l’encadrement de la lutte contre la contrefaçon au niveau des Douanes, Nawel Necib, a fait savoir que les douanes algériennes ont saisi plus de 350 000 articles contrefaits en 2020.
S’exprimant en marge d’une journée d’étude consacrée au thème de la « Contrefaçon ou le contre-pouvoir des marques », la même responsable a précisé que 80% de ces marchandises saisies l’année écoulée concernent les cosmétiques.
La majorité de ces produits contrefaits provient de Chine, des Émirats arabes unis et d’Europe
Citée par le quotidien Reporters dans son édition de ce jeudi, Nawel Necib a noté que la majorité de ces produits contrefaits proviennent de Chine, des Émirats arabes unis et d’Europe via des filières asiatiques notamment.
Outre les cosmétiques, il y a également les accessoires de téléphones mobiles, les articles de sports, les produits textiles, les pièces de rechange, ainsi que les appareils électriques et de chauffage contrefaits qui dominent le marché, a détaillé la même responsable.
En guise de solution pour endiguer ce phénomène, un projet de loi est en cours de préparation afin de protéger les consommateurs, a-t-elle annoncé, en précisant : « Cette nouvelle loi s’impose, car la réglementation en vigueur protège beaucoup plus les propriétaires de marques que le consommateur ». Selon elle, pas moins de 450 marques ont été protégées par les douanes à la demande de leurs propriétaires.
Plus de 131.000 contraventions relevées en 2020
En outre, les Services de contrôle de la qualité et de répression de la fraude relevant du ministère du Commerce ont effectué, durant l’année écoulée, au niveau des frontières et des marchés, 1.664.189 interventions qui ont donné lieu à la constatation de 131.260 contraventions et à l’établissement de 109.122 PV, a indiqué mercredi, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, dans une allocution, lue en son nom par le représentant du ministère, Tarek Selloum, à l’occasion de la 5ème édition des Journées sur les marques et contrefaçons.
Concernant la propagation des produits de contrefaçon, le ministre a estimé que ce problème n’aurait pas pu être une source d’inquiétude sans l’existence de marchés de consommation où sont commercialisés divers produits, notamment alimentaires, de beauté ou autres constituant un danger à la santé des consommateurs, selon un compte-rendu de l’agence officielle APS.
Il a mis en avant, dans ce sens, l’impératif d’intensifier les efforts et la coordination entre les différents secteurs ministériels concernés, les opérateurs économiques et les consommateurs afin de mettre un terme à ce type de criminalité qui « menace les politiques économiques et sanitaires des pays ».
La contrefaçon représente 509 Mds USD/an dans le monde
Soulignant, à ce propos, le danger du phénomène de piratage et de contrefaçon de produits sur l’économie, d’où l’impérative conjugaison des efforts de lutte, le ministre a rappelé que les droits de propriété intellectuelle étaient consacrés par la Constitution algérienne dans l’article 43 (alinéa 3 et 4) et l’article 44 (alinéa 2), en tant que droits protégés par la loi garantissant la concurrence loyale entre opérateurs économiques et en tant qu’outil de régulation du marché et de protection du consommateur.
Selon les statistiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du bureau européen de la propriété intellectuelle, la contrefaçon, qui affecte de manière directe les économies des pays, représente 509 Mds USD/an du commerce mondial et plus de 80% des produits contrefaits concerne les pièces détachées et les appareils électroniques.