Le problème de l’inflation continue d’alimenter les débats et d’inquiéter de plus en plus les ménages. Quelles sont les raisons principales de ce processus inflationniste ? selon le professeur Abderrahmane Mebtoul, l’inflation provient essentiellement de la faiblesse de la production et de la productivité interne (plus de 1000 milliards de dollars de recettes en devises entre 2000/2019 avec une importation de biens et services d’environ 935 milliards de dollars, le taux d’intégration entreprises publiques et privées ne dépasse pas 15%).
La deuxième raison du processus inflationniste, selon lui, est la dévaluation rampante du dinar, sans réformes structurelles. « On peut établir un coefficient de corrélation entre la cotation du dinar, le niveau des réserves de change provenant des hydrocarbures et l’évolution des recettes des hydrocarbures pour un taux d’environ 70%, 30% étant dues aux phénomènes spéculatifs et aux sections hors hydrocarbures bien que limitées », indique-t-il à ce sujet.
Aussi, ajoute-t-il, il y a lieu d’éclater le revenu national par couches sociales pour comprendre les impacts du processus inflationnistes alors qu’aucune enquête sérieuse n’a vu le jour, pour des raisons politiques, se contentant de donner un agrégat global d’amélioration du revenu global de peu de signification voilant les disparités, l’indice de l’ONS n’ayant pas été actualisé depuis 2011.
« Sans une explication sereine et le retour à la confiance, l’effet d’anticipation, d’une dévaluation rampante du dinar, via la baisse de la rente des hydrocarbures , risque d’avoir un effet désastreux sur toutes les sphères économiques et sociales, posant un problème sécuritaire et aura des incidences sur le taux d’intérêt des banques qui devraient le relever au moins de deux à trois points par rapport aux taux d’inflation réel, si elles veulent éviter la faillite », estime le professeur.
En conclusion, MMebtoul note que ceux qui donnent des leçons de patriotisme doivent savoir qu’à l’avenir, leur crédibilité doit reposer sur leur moralité, que l’amélioration du pouvoir d’achat et le véritable patriotisme des Algériens, quel que soit le niveau de responsabilité, se mesurera par leur contribution à la valeur ajoutée interne. Et sans mobilisation de la population, autour d’un large front national tenant compte des différentes sensibilités, ajoute-t-il, condition du rétablissement de la confiance, sans laquelle aucun développement de sortie de crise n’est possible. La véritable clef du développement réside en la ressource humaine et l’urgence d’une gouvernance rénovée, conclut le professeur.