Dopée par la brusque remontée des prix du pétrole résultant de la réduction de la production des pays de l’OPEP, mais aussi et surtout, par les encouragements promis aux exploitants d’hydrocarbures non conventionnels par le tout nouveau président des États-Unis, Donald Trump, la production de pétrole et gaz de schistes a subitement rebondi au point de menacer d’effondrement les cours de l’or noir qui venaient à peine de gagner quelques dollars.
Il fallait en effet se rendre à l’évidence qu’un baril de pétrole à 55 dollars est de nature à satisfaire les producteurs d’hydrocarbures de schistes, dont les prix de revient favorisés par les nouvelles technologies d’extraction, ne dépassent guerre 5O dollars en moyenne aujourd’hui.
Les producteurs concernés ont en effet déployé de grands efforts pour réduire leurs seuils de rentabilité. Au gré de la nature et de la localisation des gisements, certains feraient déjà de copieux bénéfices avec un baril légèrement inférieur à 50 dollars, alors qu’il en fallait au minimum 70, il y a à peine quelques années.
Certains experts ont même affirmé que le seuil de 50 dollars le baril serait tombé, dans certaines contrées des États Unis à 45 (Dakota du Nord), voire même, 25 dollars dans certains périmètres texans. Les seuils de rentabilité seront sans doute encore plus bas dans les toutes prochaines années, à en croire les pronostics des banques américaines, qui n’hésitent pas à accorder aux producteurs d’hydrocarbures non conventionnels, d’avantageux crédits.
Selon des informations rapportées par l’agence internationale de presse Reuters, « 34 compagnies ont déjà vu leurs lignes de crédit revalorisées de 5% en moyenne, soit de 1,3 milliard de dollars au total. Les crédits mis à leur disposition par les banques auraient ainsi atteint 30,3 milliards de dollars, contre 28,9 milliards au printemps ». Ces banques qui fuyaient, il y a à peine quelques mois, les producteurs de pétrole et gaz de schistes pour manque de solvabilité paraissent effectivement plus clémentes envers eux aujourd’hui.
Les résultats ne se seraient du reste pas fait attendre, à en croire de nombreux médias occidentaux, qui évoquent déjà une spectaculaire remontée de la production d’hydrocarbures non conventionnels, extraite d’anciens gisements rapidement remis en activité et de nombreuses nouvelles sources qui ont subitement jaillies, notamment, dans l’Etat du Texas.
Ces mêmes médias ont fait état d’une véritable frénésie se serait emparée de nombreux hommes d’affaires américains, suite aux propos encourageants tenus par Donald Trump durant sa campagne électorale et souvent réitérés à coup de « Tweets ».
Une dizaine de puits en moyenne serait de ce fait mis en service chaque semaine depuis novembre dernier, selon les chiffres de la compagnie parapétrolière Baker Hughes, qui en comptabilisait 529 au tout début de l’année en cour, soit 213 forages de plus qu’en 2016. Selon cette même société de Conseil en industrie pétrolière, la production américaine de pétrole schistes qui aurait déjà dépassé 4,5 millions de barils devrait en toute logique atteindre 500 000 barils d’ici la fin de l’année.
Autorisée à exporter son pétrole, l’Amérique fait courir au reste du monde le risque de renouer avec les surstocks à l’origine de l’effondrement du marché des hydrocarbures. De quoi troubler la quiétude, un tant soit peu retrouvée, des pays de l’OPEP !!!!
Ce regain de production de pétrole et de gaz de schistes a effectivement de quoi inquiéter les pays producteurs et notamment, ceux qui sont affiliés à l’OPEP qui craignent de perdre les quelques dollars de plus qu’un récent et laborieux accord de réduction de la production leur a permis d’engranger. C’est une crainte qu’il faut prendre très au sérieux du fait que mouvement de hausse observé ces dernières semaines vient d’être subitement interrompu.
De 59 dollars le baril à la fin du mois de décembre dernier, le prix du Brent a effectivement progressivement dégringolé, pour ne valoir que 54,17 dollars ce mercredi 11 janvier 2017.
La révision à la baisse de la croissance mondiale à laquelle la Banque Mondiale vient de procéder en raison des politiques protectionnistes que comptent mettre en œuvre Donald Trump, pour les USA, et Thérésa May, pour la Grande Bretagne, est de nature à conforter encore plus ce risque d’effondrement des prix des hydrocarbures.