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Amine Damerdji, spécialiste en agronomie : « Les projets agricoles doivent être lancés au niveau du Tell, des hauts plateaux et du Sahara »

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«L’Algérie, malgré sa grande superficie, est pauvre en sols  ».Le constat est fait par Amine Damerdji, expert en pédologie et agronomie. « Vous connaissez tous l’exemple de la Mitidja », a-t-il ajouté au cours d’une communication sur le thème.

Posant, précisément, la problématique des sols, il a souligné qu’ « à ce jour, nous n’avons pas une carte pédologique et nous ne connaissons pas nos sols ».

« Cela nous amène à poser, en toute sérénité, poursuit-il, la question du foncier et, par conséquent, de l’aménagement du territoire et bien sûr de l’agriculture, question qui sans conteste est la plus actuelle »

Comme remède, il propose « la nécessité d’établir des cartes pédologiques à grande échelle, tout au moins dans le Tell ». « Pour cela, prône-t-il, il faut mobiliser les services du cadastre, des topographes, des ingénieurs agronomes et les services de la D.S.A. (Direction des Services Agricoles). Et sur ces cartes, apposer différents fanions sur les parcelles pour marquer leur statut juridique ».

Damerdji indique, toutefois, que, « cependant, même sans une carte pédologique établie scientifiquement, nous pouvons dresser à l’échelle de chaque région des cartes « pragmatiques » opérationnelles », en donnant, pour étayer ses propos, l’exemple des USA : « on y a établi une carte sur des bases pratiques de 08 catégories de sols, qui permettaient de distinguer selon le relief notamment la vocation de chaque sol ». Et ce, tout en indiquant qu’ « un logiciel ne peut se substituer à une carte ».

Il a, en outre, recommandé de « réhabiliter tous les périmètres irrigués autrefois désignés par « commissariats », avec une gestion rigoureuse et un bilan économique, chaque année, et aussi les  fermes pilotes, créées il y a quelques années, et disparues depuis, qui doivent être érigées en stations expérimentalesavec une gestion dans les normes ». En dernier lieu, Damerdji a préconisé d’« établir une stratégie de gestion de l’eau et de notre agriculture, à grande échelle».

Le Tell, les Hauts-Plateaux, et le Sahara : les potentialités à valoriser

« Les projets à venir, tient-il à souligner, devaient être lancés au niveau de trois grandes étendues. La première, le Tell, qui dispose de bassins (en ciment, en géotextile, des entraves à l’évaporation), 10.000 à 20.000, des brise-vent, des bosquets, des pépinières (choisir un sol sablo-limoneux), des arboreta, des jardins botaniques. Et aussi, un élevage bovin (2 à 3 millions de vaches de race autochtone). La deuxième, les Hauts-Plateaux. On y dispose d’une couverture végétale (à 80%) durant au moins 08 mois de l’année, des points d’eau et un élevage ovin de 30 à 40 millions de têtes de moutons (MEDICAVO SATIVA). La troisième et dernière étendue n’est autre que le vaste Sahara, ou on peut y entamer une opération de reconstitution des pâturages. Cette région recèle également un élevage équin conséquent, et surtout, une apiculture florissante ».

La Révolution Agraire : le début du déclin agricole

Par ailleurs, l’expert met le doigt sur la plaie, « en novembre 1971, les lois de « la Révolution Agraire » ont été promulguées, et s’en est suivi le déclin de l’exploitation agricole à telle enseigne que tout un chacun est conscient aujourd’hui de la nécessité du redressement de l’activité agricole», a-t-il déclaré en substance.

Poursuivant sa rétrospective, il a révélé, « à l’origine, les sols appartenaient en Algérie à quatre catégories juridiques à savoir : les terres Arch, Melk, Beylik, et Habous. Depuis lors, règne une certaine confusion, et bien plus : certaines parcelles sont dans la déshérence totale. L’artificialisation des sols accapare, chaque année, des milliers d’hectares de la S.A.U. (Surface agricole utile) ».

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