L’année 2016 a été très riche pour le secteur de l’Industrie et des Mines qui a accéléré le rythme des réformes. C’est ce qui ressort du bilan rendu public par le ministère de l’Industrie et des Mines. Les réformes se sont basées en 2016 sur trois axes à savoir la refonte de l’ensemble du cadre juridique et institutionnel, le développement de la politique des filières et la diversification de l’Industrie et le développement du secteur des mines.
Sur le plan opérationnel, le bilan fait état d’un parachèvement à la fin 2016 de la modernisation de l’ensemble du cadre réglementaire relatif à la politique d’investissement (nouveau code des investissements), de compétitivité (nouvelles lois sur la normalisation et la métrologie) et d’appui à la PME. Selon le département de Bouchouareb « grâce à cette politique, le secteur industriel s’est doté, en effet, d’une nouvelle loi pour la promotion de l’investissement, désormais rendue stable, transparente, cohérente qui garantie les droits des investisseurs et promeut l’IDE s’inscrivant dans notre politique de diversification ».
Toujours selon le même bilan, le secteur public marchand, produit plus de 40% de la valeur ajoutée industrielle. Il constitue, à ce titre, un levier important du développement industriel dans notre pays. Par-delà les moyens importants consentis par l’État à leur profit, les 12 groupes issus de la restructuration du secteur public marchand industriel sont la solution pour une mise en adéquation du mode d’organisation afin de réaliser les objectifs assignés dans les plans de développement de ces entreprises.
De grands projets industriels en cours de concrétisation
« Aujourd’hui, les Entreprises Publiques Économiques (EPE) sont totalement assainies et des plans d’investissement ont été consentis pour chacune d’elles. Il est important de souligner qu’il ne s’agit pas là de fonds dégagés sur le budget de l’Etat, mais de crédits bancaires remboursables à date échue. Ceux-ci rien que pour les investissements lancés par les entreprises seules. De grands projets industriels sont également en cours de concrétisation en partenariat industriel et technologique avec des firmes étrangères », indique-t-on.
Le rapport bilan cite l’exemple du ciment dont la production couvre dès la fin 2016 la demande nationale grâce à l’entrée en production des cimenteries Biskria & Cilas et de l’extension d’Aïn El-Kebira, soit une addition d’environ 6 millions de tonnes. Ces capacités atteindront les 28 millions de tonnes en 2017.
Concernant le développement des filières, C’est le cas des produits sidérurgiques qui est mentionné dont « la production devrait, dès 2018, approcher les 10 millions de tonnes/an avec l’extension de l’usine de Tosyalià 3 MT/an en 2017; la mise en service de Bellara avec 2 MT/an à fin 2017 portés à 4 MT/an en seconde phase dès 2019; El Hadjar avec une production de 1,6 million de tonnes en plus des 2 millions de tonnes issus de plusieurs projets lancés par des privés tels l’ETRHB et BIDEWISTEEL. En 2019, les projets en chantier porteront nos capacités à 12 MT/an ».
D’autres plans ont été engagés pour reconstruire des filières qui ont connu un effondrement quasi-total. C’est le cas du textile qui affiche « un regain d’intérêt remarquable avec des investissements déclarés à fin 2015 de 107 milliards DA dont 42 issus du secteur privé. Le partenariat algéro-turc est à ce titre structurant pour toute la filière grâce à la réalisation d’un pôle intégré de 8 usines à Relizane ».
Pour 2016 aussi, dans l’agro-alimentaire, « une dynamique soutenue et une montée en gamme de l’industrie de transformation sont observées dans le privé, à l’exemple de la trituration des graines oléagineuses avec le lancement de quatre (04) complexes (02 à Jijel, un à Oran et un à Sétif) pour une capacité globale de près de 5 MT/an de farine destinés à l’élevage et 1,4 MT/an d’huiles brutes ». L’entrée en production de ces complexes – fin 2017 pour Djen-Djen, courant 2018 pour Jijel et Sétif puis Oran en 2019- contribuera à localiser plus de valeur ajoutée.
Dans la filière mécanique, les projets réalisés et/ou lancés récemment ont permis l’augmentation des capacités de production et l’élargissement de la gamme de produits.
Toutes les mines seront rouvertes d’ici 2018
Concernant le climat des affaires, le bilan note que « pour la 1ère fois depuis dix ans, l’Algérie enregistre une évolution positive dans le classement annuel Doing Business de la Banque Mondiale en gagnant 7 places, preuve que les réformes initiées sont sérieuses, convaincantes et commencent à porter leurs fruits ».
Et d’ajouter que « le secteur de l’Industrie et des Mines participe à promouvoir un environnement stable et favorable à l’investissement et au développement de l’entreprise. Aussi, avons-nous engagé une série de réformes portant sur le desserrement de la contrainte foncière ; la rationalisation du système d’incitations à l’investissement et sa réorientation vers les secteurs les plus utiles à l’économie »
Ainsi qu’ « au développement des outils assurant la qualité et la compétitivité de la production ; l’appui et le développement de la PME ; le développement du capital humain par la création d’une grande école des métiers de l’industrie ; l’amélioration de l’environnement de l’entreprise à travers plusieurs mesures de simplification et de facilitation des procédures de création d’entreprise ».
L’année 2016 a été également pour le secteur l’année des mines. En janvier 2016, le Ministre de l’Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb, avait décrété l’année 2016 celle des mines. Plusieurs contrats et projets ont été concrétisés dont le plus important est celui du phosphate avec l’indonésien Indorama pour un investissement s’élevant à 5,7 milliards USD, le lancement effectif des études pour l’exploitation du gisement de fer de Ghar Djbilet, manganèse à Guettara et du manganèse métal à Béchar, Barytine de Draïssa » En soutenant enfin que « toutes les mines seront rouvertes d’ici 2018 ».