Comment faire pour permettre l’émergence d’un modèle algérien de management reconnaissable et reconnu, qui soit performant et qui contribue à l’essor de l’entreprise et son épanouissement ?
S’il est vrai qu’on ne peut transposer un modèle existant dans d’autres contrées, il n’existe malheureusement pas un modèle qui soit prêt à l’emploi pour le mettre en pratique sur le terrain.
C’est pour cette raison que pour réaliser un modèle algérien, il faut mettre en avant les spécificités algériennes, aussi bien économiques, politiques, sociales et culturelles.
C’est ce qui ressort en substance des travaux du colloque intitulé « Management Universel et Management local : Le Modèle Algérien » co-organisé par HEC-Montréal et MDI Business School. L’événement s’est déroulé à l’Hôtel Sheraton à Alger durant deux jours, dimanche et lundi en présence de l’ambassadrice du Canada Mme Isabelle Roy et la participation de plusieurs entreprises telles que Red Med Group, Promo invest, IMC, Faderco, Group Hasnaoui, Group Chiali, ainsi que BraveHill.
Le professeur Hafsi, professeur titulaire de la chaire Walter J. Somers à HEC- Montréal a dans sa présentation de l’étude sur la problématique a expliqué que « l’Algérie est gouvernée par un état jeune, mais sa culture est ancienne ». Il a avancé que « les comportements des personnes sont influencés par, les traditions musulmanes, les modalités de la vie locale et par les grands évènements de la vie nationale, en particulier sont visiblement influents: La guerre de libération de la domination coloniale et, l’influence culturelle de l’ancienne puissance coloniale ».
Il a reconnu qu’il ya très peu d’études sociologiques dans ce sens mais que l’imaginaire populaire est nourri par des écrivains avec des romans révélateurs comme Dib, Feraoun, Mammeri, Yacine, Djebbar, etc ».
Selon l’orateur, les entreprises algériennes ont cette spécificité d’être des propriétés familiales avec l’ambition et la recherche de l’excellence ». Elles sont également à la pointe technologique mais dont le fonctionnement demeure traditionnel, affectueux, familial, paternaliste, autoritaire, responsable face à la société, orientées vers la construction du pays plutôt que simplement vers l’argent et se nourrit des valeurs dominantes traditionnelles (religion, méditerranée, guerre de libération) ».
Cependant, le professeur Hafsi a souligné que « le comportement des algériens est de rester informel alors que la bonne règle à adopter est d’être dans la formalité ».
Lors des débats au sein du premier atelier intitulé « Existe-t-il un modèle de management algérien ? », les intervenants se sont penchés sur la dichotomie Public/Privé. Pour ce qui est du deuxième atelier « Management et leader algérien ». La question des ressources humaines ainsi que la formation est venue de façon récurrente dans le débat comme une condition sine qua non dans la problématique du management.
Ceci étant, les entreprises ayant réussi et se sont imposées sur la scène économique comme des championnes d’industrie peuvent servir d’exemple pour identifier les solutions qui vont concourir à l’émergence de ce modèle car elles ont pu , grâce à leur pugnacité et leur résilience, tirer leur épingle du jeu en déjouant les obstacles dans l’environnement hostile dans lequel elles évoluent.
Ces entreprises, généralement des groupes qui ont su se diversifier par instinct de survie, sans doute, sont semble t-il des modèles sur lequel on peut calquer la méthode et le style pour dessiner les contours d’un modèle de management typiquement algérien.