La révision de l’Accord ne remet nullement en question la modification de l’Accord cadre, mais des modifications qui permettraient de relancer la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le but de donner à cet accord toute son importance et d’utiliser tout son énorme potentiel dans ses trois composantes: politique, économique et humaine. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul au lendemain des travaux de la 12ème session du Conseil d’association Algérie-UE tenue par visioconférence.
«L’Europe n’est pas contre une révision de l’Accord mais souhaite la création d’un cadre juridique stable et transparent, propice à l’investissement, ainsi que la réduction des subventions, la modernisation du secteur financier, et le développement du potentiel des partenariats public-privé qui font partie des réformes structurelles nécessaires qui doivent encore être menées », considère le professeur.
Pour l’Algérie, ajoute-t-il, qui a introduit une série de mesures protectionnistes, invoquant une détérioration de la balance de paiements, Il n’est pas question de rompre l’Accord d’Association qui la lie à l’Europe mais de favoriser un partenariat gagnant/gagnant.
Pour MMebtoul, l’Europe ne doit pas considérer l’Algérie uniquement du point de vue d’un marché, étant consciente que la situation du pays reste toutefois tributaire de l’évolution des marchés d’hydrocarbures, dont le pays tire l’essentiel de ses revenus, en rappelant que la coopération énergétique, basée sur un protocole spécifique, est au centre de la coopération avec l’UE.
Le professeur explique que les principes de l’Accord d’association signé le 01 septembre 2005, sur le plan économique sont identiques à ceux que l’on retrouve avec les règles de l’OMC, les pays membres accaparent plus de 95 % du commerce mondial et la majorité des pays de l’OPEP et hors OPEP dont le niveau de production est bien plus élevé que celui de l’Algérie, dont l’Arabie Saoudite et la Russie, sont membres de cette organisation.
Sur le plan géostratégique, précise-t-il, pour l’Europe, l’Algérie est un acteur déterminant de la stabilité régionale et de l’approvisionnement en énergie de l’Europe. Alors quelles perspectives pour préparer l’Algérie aux nouveaux défis mondiaux ? Ne versons pas dans la sinistrose, l’Algérie possédant encore des leviers pour dépasser la situation actuelle.
« En résumé, nous devons être étant réaliste de part et d’autre, l’Europe étant le principal partenaire économique de l’Algérie et pour l’Europe l’Algérie est un acteur incontournable pour la stabilité de la région africaine et méditerranéenne », conclue M.Mebtoul.