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Sahara occidental, Mali, Libye… les explications de Rahabi

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L’ancien diplomate et ancien ministre de la Culture et de la Communication, Abdelaziz Rahabi, a livré, dans un entretien accordé au quotidien arabophone « El Qods Al-Arabi« , sa vision de nombreux dossiers et crises qui se déroulent autour de l’Algérie, notamment la situation au Sahara Occidental, et comment parvenir à une solution à cette crise au service de la stabilité régionale.

M. Rahabi a affirmé, dans le même entretien, que la stabilité dans la région passe inévitablement par une solution définitive et permanente à la question saharienne dans les plus brefs délais, et un retour à la voie politique par des négociations directes et selon un agenda convenu pour enfin sortir de la crise.

M. Rahabi a déclaré que « les problèmes de sécurité sont indivisibles, il est donc déraisonnable de s’engager dans la lutte contre le terrorisme au motif qu’il nuit à la sécurité et à la stabilité internationale, et en même temps souffle sur le feu et alimente un conflit militaire dans la région en soutenant le Maroc dans son intransigeance. »

M. Rahabi a affirmé que cette ambivalence des positions sur les questions de sécurité ne sert pas la stabilité dans la région.

« Le Maroc est intransigeant et s’est retiré de l’accord de Marrakech, et pourtant il en est venu à considérer la position de principe algérienne comme la cause du blocage, et plus que cela, le Maroc considère la position de principe de l’Algérie comme agressive, même s’il connaît bien la position de l’Algérie », a affirmé l’ancien diplomate.

Interrogé sur l’ouverture par les Émirats Arabe Unis d’un consulat Laâyoune, M. Rahabi a indiqué que « certes, l’ouverture de consulats à Laâyoune est une position qui contredit toutes les réglementations internationales, car il n’y a pas de souveraineté du Maroc sur une terre qui est encore classée par les Nations Unies dans la voie de la décolonisation, en plus du fait que les États du Golfe n’ont pas de communauté au Sahara Occidental occupé. »

Il a ajouté que  l’ouverture de consulat n’affecte pas fondamentalement le cours de la question, ni au sein de l’Union africaine ni aux Nations Unies, et elle est considérée comme un précédent dans les relations internationales. « Je ne pense pas qu’elle sert les intérêts diplomatiques des pays qui ont ouvert ces consulats », a-t-il souligné.

Évoquant la crise libyenne, M. Rahabi a rappelé que le problème qui a prolongé la crise libyenne est l’intervention directe des puissances étrangères en Libye en injectant de l’argent et des armes très sophistiquées.

« Nous devons sortir du cycle des équilibres militaires qui contrôlent la représentation diplomatique dans les négociations », a-t-il ajouté, expliquant que « si vous avez la force militaire sur le terrain, vous êtes celui qui contrôle les négociations, et nous devons entrer dans une solution libyenne-libyenne globale avec un projet politique qui sera accepté par les Libyens, pas par les étrangers ».

« Je pense que la plus grande aide que l’Algérie a apportée à la Libye est qu’elle a respecté la décision du peuple libyen, car elle n’a pas interféré, n’a pas envoyé les armes et n’a pas préféré un clan à un autre », a indiqué l’ancien diplomate.

Il a également souligné que la sécurité de la Libye affecte directement l’Algérie, en vertu des frontières et de l’histoire, donc depuis 2011, l’Algérie appelle à une solution pacifique et non à une solution circonstancielle.

Interrogé sur le conflit malien, M. Rahabi a rappelé que « le problème au Mali a commencé avec des tensions sécuritaires dans le centre et le nord du pays, et il a une relation directe avec la localisation du terrorisme international dans la région du Sahel ».

M. Rahabi explique que cette région est pauvre. Elle connaît une forte croissance démographique, la corruption et toutes ses ressources naturelles ne sont pas exploitées de manière rationnelle.

L’ancien diplomate estime que « la crainte algérienne est forte quant à l’activité des groupes terroristes à ses frontières sud, d’autant plus que les réseaux de trafic de drogue et d’armes et de trafic d’êtres humains sont devenus étroitement liés au terrorisme ».

L’Algérie craint que cette région, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ne se transforme en zone de conflit entre les grandes puissances en raison d’une lutte économique mais aussi pour un positionnement militaire, selon M. Rahabi.

 

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