Dans cet entretien, le président de l’Association nationale des exportateurs (Anexal), M.Ali Bey Nasri, nous livre son évaluation du forum africain des affaires et d’investissement qui s’est tenu du 03 au 05 décembre à Alger. Selon notre interlocuteur, cet événement est une réussite pour la majorité des entreprises membres de l’association qui ont pu tisser d’importantes relations avec des opérateurs africains.
Algérie-Eco : Le forum africain d’investissements et d’affaires a fait couler beaucoup d’encre après trois jours de travaux axés essentiellement sur la promotion du partenariat et l’investissement dans le continent. A l’issue de cette rencontre économique, des participants ont affirmé que ce forum leur a permis de rencontrer leurs homologues algériens pour examiner les opportunités de partenariat et d’affaires afin de concrétiser d’éventuels projets communs. Qu’en est-il pour Anexal ?
M Ami Bey Nasri : Du point de vue des entreprises membres d’Anexal, je dirai que c’est une réussite pour la majorité d’entre elles, car elles ont eu des contacts très intéressants avec des opérateurs africains. Nous avons reçu beaucoup de demandes de la part de ces derniers dans le domaine du business. Je dirai qu’environ une cinquantaine d’entreprises d’Anexal de divers domaines comme l’emballage ont eu cette chance de tisser des relations directes avec leurs homologues africains. Je cite l’exemple de Bomare Compagny et Général emballage.
Qu’est-ce que vous retenez de plus important de cet événement ?
C’est l’intérêt que portent les opérateurs africains au marché algérien. Cette rencontre nous a permis, à nous les opérateurs algériens de tisser beaucoup de relations et de connaitre les exigences des africains en matière de qualité des produits.
Etes-vous confiants pour ce qui est de la continuité dans ces relations et comment vous prévoyez l’intervention du gouvernement dans ce sens ?
Certes nous avons fait des propositions dans ce forum que nous avons étudiées sérieusement. Il y a tout d’abord la loi Nº14-04 du 29 septembre 2014 fixant les conditions de transfert de capitaux à l’étranger au titre de l’investissement à l’étranger par les opérateurs économiques de droit algérien. Cette loi bloque les opérateurs algériens qui veulent investir à l’étranger. Cette loi stipule que les transferts de capitaux au titre de l’investissement à l’étranger par des opérateurs économiques de droit algérien, quelle que soit la forme juridique qu’il peut prendre dans le pays d’accueil, sont soumis à l’autorisation préalable du Conseil de la monnaie et du Crédit. Cette loi nous empêche d’investir et le Forum était pour nous une opportunité pour réitérer notre demande de revoir cette loi, sachant que cette revendication nous l’avons soulevée à maintes reprises même dans les réunions de la tripartite.
Il faut savoir que cette loi exige également que l’investissement à l’étranger doit être en rapport avec l’activité de l’opérateur économique de droit algérien concerné comme elle exige qu’il doit avoir pour objectif de consolider et de développer cette activité et ne doit pas porter sur des opérations de placements ou sur des biens immobiliers autres que ceux correspondant aux besoins d’exploitation des entités créées à l’étranger ou faisant partie intégrante de leur activité. Donc cela est un blocage pour nous. On nous a dit que cette revendication a été examinée en conseil interministériel.
Et pour ce qui est des autres propositions ?
Nous avons quand même trouvé que les responsables du gouvernement étaient très attentifs à nos propositions, ce qui nous donne le courage de multiplier nos efforts pour le développement des exportations hors hydrocarbures. Comme je l’ai dit dans ma précédente intervention, parmi les plus importantes de ces propositions, c’est de créer une zone franche dans la wilaya de Tamanrasset pour faciliter les échanges commerciaux où les entreprises nationales pourraient stocker leurs marchandises au niveau de cette zone et faciliter leur acheminement vers l’Afrique et les pays africains, de leur côté, ils pourront s’approvisionner en marchandises sans être obligés d’aller ailleurs, même avec un coût réduit. Aussi, nous avons insisté sur le fait de conclure des accords d’association avec des organisations africaines, telles la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
J’ai demandé également à ce que les banques nous accompagnent et les services des douanes nous facilitent les transferts, afin de renforcer les relations économiques avec le marché africain. La balle est actuellement dans le camp du Gouvernement.