Depuis les récents attentats en France, notamment à Nice et à Conflans-Sainte-Honorine, en Région Île-de-France, la question de la maîtrise de l’immigration et des naturalisations refait surface.
Après chaque crise sécuritaire ou migratoire, le gouvernement en place est accusé par l’opposition d’être trop laxiste et réclame un durcissement des conditions d’entrée sur le territoire français. C’est ce que nie le ministre français de l’Interieur Gérard Darmanin.
« Depuis le début du quinquennat, nous menons une politique migratoire plus ferme. Si je prends l’exemple des naturalisations, entre 2005 et 2012 c’était environ 85 000 par an. Nous en sommes à 55 000 par an depuis 2017 », a affirmé le ministre français samedi dernier dans un entretien accordé à Paris Match.
« Nous naturalisons nettement moins. J’ai également pris des mesures justes. Toute personne qui commet une faute sur notre territoire se voit refuser sa demande de renouvellement », a indiqué M. Darmanin.
Le ministre français cite l’exemple de Seine-Saint-Denis, où un quart des 1 200 demandes de renouvellement de carte de séjour a été refusé. « En Seine-Saint-Denis, nous avons refusé de renouveler un quart des 1 200 demandes de renouvellement de carte de séjour », a affirmé le ministre dans le même entretien.
Il a également souligné que « sur les 140 000 demandes d’asile, plus de 100 000 sont refusées. Enfin, nous aurons en décembre, comme le président de la République s’y était engagé, un débat sur l’immigration à l’Assemblée nationale. »
Toutefois, le locataire de la place Beauvau refuse de parler d’immigration zéro. « Nous sommes plus rigoureux sur l’accès au pays. Mais je ne veux pas parler d’immigration zéro », a-t-il ajouté.
A ce propos, le ministre français cite l’exemple des étudiants, affirmant qu’il préfère « voir des étudiants étrangers étudier en France plutôt qu’en Chine ou aux Etats-Unis, ça participe au rayonnement de la France. Serrage de vis, oui. Immigration zéro, non. »
En 2011, une loi durcissant les conditions d’accès à la nationalité française été votée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et depuis l’adoption de cette loi, les candidats à la naturalisation doivent prouver leur connaissance de l’histoire de France, de sa culture et leur maîtrise de la langue française.
En 2018, le nombre de naturalisés a baissé de 7%, passant de 83.674 à 77.778 en 2018. Toutefois, le nombre de naturalisés par déclaration de mariage a augmenté de 20% et par déclaration de fratrie et ascendants de 74% pour la même période.