Selon la CNUCED, le flux d’IDE de l’Afrique au cours de la 1re moitié de 2020 est de 16 milliards $, soit une baisse de 28%. Si les pays dépendant de leurs matières premières semblent les plus touchés, d’autres ont enregistré une hausse de leurs IDE comme le Maroc (+6%) et l’Afrique du Sud (+24%).
Le flux des investissements directs étrangers (IDE) perçus par le continent africain a chuté de 28% au cours des six premiers mois de l’année 2020. C’est ce qu’indique un rapport de la CNUCED publié le mardi 27 octobre 2020. Il explique que cette situation est une conséquence de la pandémie de covid-19 qui a ralenti l’activité économique mondiale.
Entre janvier et juin 2020, le flux d’IDE en Afrique a atteint 16 milliards $ alors qu’en 2019, on estimait à 23 milliards $ le montant des IDE du continent en six mois. Selon le rapport, les projets d’investissement Greenfield ont baissé de 66% et ceux concernant les fusions transfrontalières ont chuté de 44%.
Si dans son ensemble l’Afrique reste moins affectée que la plupart des pays développés, le rapport souligne certaines disparités entre les pays du continent.
En effet, les données montrent que les pays les plus touchés par ce recul des IDE sont ceux dépendant de leurs matières premières pour obtenir des revenus. Ainsi, l’Egypte a enregistré une baisse de 57% de ses IDE tandis qu’au Nigeria, ce chiffre s’élève à 29%.
De plus, l’Afrique subsaharienne a été moins touchée que l’Afrique du Nord. D’après les estimations, la région au sud du Sahara a enregistré une baisse de 21% de son flux d’IDE qui a atteint 12 milliards $ alors qu’au Maghreb, ce chiffre monte à 44% avec des IDE estimés à 3,8 milliards $.
Ces chiffres interviennent alors que les récentes prévisions réalisées par les institutions internationales indiquent que la croissance africaine subira de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire liée au coronavirus.
En octobre, la Banque mondiale a indiqué dans un rapport que l’Afrique subsaharienne enregistrerait une récession historique de -3,3% en 2020, après des années de croissance en hausse. Néanmoins, certains pays comme la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, ou le Kenya devraient maintenir une croissance positive.
De même, la CNUCED indique que certains pays africains ont, contrairement à leurs pairs, enregistré une hausse de leurs flux d’IDE au cours de la première moitié de cette année. Ainsi, le flux d’IDE du Maroc a crû de 6% pour atteindre les 800 millions $ grâce à « un profil d’investissement relativement plus diversifié ».
L’Afrique du Sud a quant à elle enregistré une croissance de 24% de ses IDE, grâce aux « transferts intra-entreprises de sociétés étrangères vers leurs filiales dans le pays plutôt que les projets d’investissement Greenfield ».
Notons que globalement, le flux d’IDE mondial a baissé de 49%, les plus fortes baisses ayant été notées en Europe et aux USA.
Ecofin