« À chaque fois qu’il y a eu une crise, le système recourt au changement de la Constitution », a indiqué Zoubida Assoul, présidente du l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP), dans un entretien publié ce dimanche 25 octobre 2020 dans les colonnes du journal Liberté.
Elle a rappelé que l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, dès son arrivée au pouvoir en 1999, « a commencé par dire que cette Constitution ne lui plaisait pas ».
Zoubida Assoul a rappelé que Bouteflika « a commencé par lever le verrou limitant les deux mandats pour lui permettre de rester à vie au pouvoir. Il y a passé 20 ans. À travers plusieurs amendements, il a créé un pouvoir hyperprésidentiel. »
La présidente de l’UCP a souligné que « le Hirak n’a jamais revendiqué l’amendement de la Constitution. En revanche, c’était une priorité durant la campagne électorale du candidat Abdelmadjid Tebboune. C’est donc une priorité du système, mais pas celle du Hirak ».
Elle estime qu’ « on ne peut pas réduire la crise qui secoue le pays à une simple révision de la Constitution. Rétrospectivement, cela fait partie des pratiques du système. »
Pour Mme. Assoul, le projet de loi portant révision constitutionnelle « ne va pas régler la crise », expliquant qu’ « il n’y a pas une vraie séparation entre les pouvoirs, encore moins d’équilibre entre eux, l’indépendance de la justice n’est pas à l’ordre du jour ».
La seule chose qui va changer, selon Mme. Assoul, « c’est que le Conseil constitutionnel deviendra la Cour constitutionnelle qui « n’apportera rien en termes d’arbitrage et de conformité des lois avec la Constitution ».
Elle explique, à ce propos, que « le président de la République conservera la nomination du tiers des membres de cette institution dont son président et ne renverra pas vers la loi quant aux modalités de l’élection de six autres membres ».
