«La révision constitutionnelle réhabilite la Cour des comptes afin de lutter contre la corruption et la mauvaise gestion ». C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul qui tient à préciser que dans le projet de révision de la Constitution soumis au référendum le 01 novembre 2020, dans le chapitre 2, article 199, il est stipulé que la Cour des comptes est une institution supérieure de contrôle du patrimoine et des fonds publics.
Le professeur rappelle que la cour des comptes est régie actuellement par l’ordonnance numéro 95-20 du 17 juillet 1995, modifiée et complétée par ‘ordonnance du 26 aout 2020, organe stratégique gelé depuis de longues décennies, vient d’être réhabilité dans le projet de révision constitutionnelle. Comme dans les pays développés, sa mission est d’éviter cette vision répressive mais être un garde-fou, une autorité morale par des contrôles réguliers et des propositions pour jouer son rôle de lutte contre la mauvaise gestion et la corruption qui touchent tant les entreprises que les services collectifs et administrations.
« L’on ne devra pas confondre corruption avec acte de gestion pour éviter de démobiliser les managers, où souvent faute d’une clarté dans les décisions, la responsabilité est collective », estime-t-il.
Le professeur, faut-il le rappeler, a eu l’occasion d’être le directeur général des études économiques et haut magistrat entre 1980/1983 à la Cour des comptes de visiter des structures au niveau international et de diriger trois importants audits sur l’efficacité des programmes de construction de logements et d’infrastructures de l’époque, sur les surestaries au niveau des ports et les programmes de développement des wilayas, en relations avec les ministères de l’Intérieur, et celui de l’habitat assisté de tous les walis de l’époque.
Pour lui, il faut éviter que la Cour des comptes ne soit instrumentalisée à des fins politiques.
« En résumé, le cancer de la corruption menace la sécurité nationale et par là contribue, en dehors du préjudice moral, au blocage de l’investissement utile et combinée avec la bureaucratisation qui contribue à la détérioration du climat des affaires, il est utopique de parler d’une véritable relance économique », conclu M. Mebtoul.