Catastrophe ferroviaire au Cameroun, conflits multiples dans le secteur français des médias, procès en appel dans l’affaire du port de Conakry, manifestations de salariés au Cameroun, chiffre d’affaires en baisse… la liste des problèmes ne cesse de s’allonger pour le groupe français aux méthodes musclées.
Demain, jeudi 1er décembre, la Cour d’appel de Versailles se penchera sur l’affaire du port de Conakry et jugera si le groupe Bolloré a contribué d’une manière ou d’une autre à évincer son rival Necotrans du port de Conakry, au lendemain de l’élection du président Alpha Condé, en 2011. Le conglomérat français avait déjà été condamné en première instance à verser 2,1 millions d’euros à Necotrans.
Au Cameroun, l’accident ferroviaire de Camrail, filiale du groupe Bolloré, qui a fait 79 morts et des centaines de blessés, à Eseka le 21 octobre dernier, a fait l’objet d’un rapport d’enquête. Ce document se trouve aujourd’hui sur le bureau du président Paul Biya. Selon France 24, une surcharge du train et un défaut d’entretien du système de freinage seraient la double cause de ce drame. D’autres sources parlent d’un excès de vitesse. En attendant de connaître la version officielle, les familles de victimes s’organisent autour de leurs avocats.
Pendant ce temps, le groupe voit son chiffre d’affaires se contracter : -10% au troisième trimestre. Le recul des prix du pétrole et la morosité des échanges internationaux ont entamé l’activité transport et logistique, qui représente plus de 55% du chiffre du groupe, dont sa part la plus rentable.
A cette série noire, s’ajoute un conflit de plus d’un mois au sein de la chaine française i-Télé. 25 journalistes ont déjà claqué la porte. En tout, 70 journalistes, soit 60% des effectifs de la rédaction de la chaîne, devraient reprendre leur liberté, estimant que, sous l’autorité du milliardaire breton, leur indépendance est mise à mal.
A Abidjan, la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) a récemment tranché en faveur de l’homme d’affaires burkinabè Pangueba Mohamed Sogli dans un conflit commercial avec le groupe français.
Il y a quelques jours, ce sont les salariés camerounais de plusieurs plantations de palmiers et d’hévéas du groupe Bolloré qui ont déclenché un mouvement de grève pour exiger de meilleures conditions de travail et de vie, eu égard aux bénéfices réalisés par les sociétés concernées.
Last but not least, samedi 19 novembre plusieurs association et ONG ont organisé à Paris une « marche anti-Bolloré » pour dénoncer « l’irresponsabilité sociale » du conglomérat familial français.
Agence Ecofin